- D’après le ministère de la santé, l’endométriose touche environ 10 % des femmes en âge de procréer.
- En cas d’échec des traitements, la chirurgie est proposée aux personnes touchées. Elle consiste à retirer les lésions d’endométriose.
L’endométriose provoque de très fortes douleurs, et peut conduire à l'infertilité. Cette maladie est provoquée par la migration de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. "Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs années selon les cas", indique l’association EndoFrance.
L’hormonothérapie consiste à bloquer la production d’oestrogène, une hormone sexuelle féminine liée aux fonctions reproductives et impliquée dans l’endométriose. "Cependant, les traitements actuels de l'endométriose ont une faible efficacité, un taux de récidive élevé et provoquent des effets indésirables dans d'autres tissus affectés par les œstrogènes", relève Sang Jun Han, professeur au sein de l’école de médecine Baylor (États-Unis) et auteur d’une recherche sur l’endométriose. Avec son équipe, il a découvert qu’un composé présent dans les feuilles d’olivier permettait de soigner l’endométriose, tout en limitant le risque d’effets secondaires. Leurs résultats sont publiés dans la revue spécialisée Journal of Biomedical Science.
Endométriose : cibler des récepteurs plutôt que l’œstrogène
Les scientifiques américains sont partis d’un constat : comme l’endométriose dépend des œstrogènes, la maladie est probablement liée aux récepteurs de cette hormone dans l’organisme, ER-alpha et ER-bêta. Dans des travaux précédents, ils ont démontré que le récepteur ER-bêta contribue à la progression de l'endométriose. "Ces résultats suggèrent que la suppression sélective de l'activité de l'ER-bêta pourrait aider à traiter la maladie sans les effets secondaires des thérapies hormonales actuelles ciblant l'ER-alpha", estime l’un des auteurs de cette nouvelle recherche, le Dr Yuri Park.
L’oleuropéine, un traitement naturel contre l’endométriose
L’équipe scientifique a cherché des substances naturelles pouvant agir sur ces récepteurs et être utilisées en thérapies non-hormonales. Ils ont ainsi découvert que l'oleuropéine, un composant naturel présent dans les feuilles d'olivier, inhibe l'activité ER-bêta, mais pas celle d’ER-alpha. Le composé permet de bloquer la croissance des lésions d'endométriose chez la souris. "Le traitement à l'oleuropéine n'était pas toxique pour le foie, et n’affectait pas la capacité des souris femelles à avoir une progéniture", précise Sang Jun Han. Chez les souris atteintes d’endométriose, l’utilisation de l’oleuropéine a permis d’améliorer le taux de fertilité. Si ces résultats sont prometteurs, ils devront être confirmés dans des études sur des humains, avant de permettre l'élaboration de nouveaux traitements contre l'endométriose.