“Les fractures liées à l’ostéoporose surviennent dans des conditions équivalentes à une chute de sa hauteur, c’est la définition que l’on retient, explique Pr Karine Briot, Rhumatologue. Le point important c’est qu’il ne faut pas considérer que c’est normal de se fracturer après une chute. (...) Il faut se poser la question d’une ostéoporose (...). Toute fracture qui survient, liée à une chute de sa hauteur, que ce soit sur verglas ou avec des conditions particulières, doit conduire à se poser la question d’une ostéoporose et donc à réaliser une ostéodensitométrie [un examen qui permet de mesurer la densité osseuse et d'établir le diagnostic d'ostéoporose]”.
La première fracture permet souvent de dépister l’ostéoporose
Selon l’Assurance maladie, cette maladie osseuse, l’ostéoporose, se caractérise par une diminution de la densité et de la masse osseuse. Quand une personne en est atteinte, ses os sont donc plus fragiles, moins résistants, et le risque de fractures augmente. Les plus fréquentes sont des fractures vertébrales, du col du fémur ou encore du poignet.
Avant une première fracture, souvent, l’ostéoporose n’a pas de signes cliniques et elle n’est pas douloureuse. Un patient peut ainsi découvrir une fracture de vertèbre lors d’une radiographie, sans jamais avoir eu mal. Mais qu’elle soit douloureuse ou pas, c’est toujours le signe d’une fragilité osseuse.
Seules les fractures du crâne, de la face, des doigts, des orteils et une partie de la colonne qui sont les vertèbres cervicales ne sont pas considérées comme des fractures ostéoporotiques. “Il faut identifier les patients qui ont eu une première fracture par fragilité osseuse pour se poser la question d’un médicament pour éviter les autres fractures”, indique le Pr Karine Briot. En effet, si une première fracture n’est pas suivie, il y a plus de risque d’en avoir d’autres.
Identifier les patients les plus à risques d’ostéoporose
Et ce d’autant plus qu’il n’y a actuellement aucun moyen de diagnostiquer cette maladie en amont, sauf quand il y a une fracture ou une densité osseuse basse. Pour savoir quels patients sont les plus à risque, les médecins se basent généralement sur la perte de taille.
“Aujourd'hui, comme on ne peut pas faire de radiographie de la colonne à tout le monde, on se sert du suivi de la taille, poursuit le Pr Karine Briot. Il faut mesurer les patients et les patientes régulièrement et dès qu’on trouve dans le suivi une perte de taille aux alentours de deux centimètres, c’est peut-être le signe d’une fracture de vertèbres qui est passée inaperçu. Si on a pas de mesure répétée de la taille, on interroge le patient sur sa taille à 20 ans. Si on découvre une différence de plus de quatre centimètres, c’est une bonne indication pour faire des radiographies”.
En 2013, en France, 177.000 personnes de plus de 50 ans (dont 2/3 de plus de 70 ans) ont été hospitalisées pour une fracture ostéoporotique, selon l’Assurance maladie. Ces hospitalisations concernaient trois femmes pour un homme car cette maladie touche davantage les patientes : environ 39 % des femmes de 65 ans souffrent d’ostéoporose et, chez celles âgées de 80 ans et plus, cette proportion monte à 70 %.
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