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Maladie neurodégénérative

Alzheimer : perdre du poids en vieillissant pourrait augmenter les risques

Par Diane Cacciarella

Perdre du poids après la quarantaine pourrait être un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. 

vadimguzhva/iStock
Près de 10 millions de nouveaux cas de démence sont rapportés chaque année dans le monde, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
La maladie d'Alzheimer représente 80 % de ces cas de démence.

En France, 1,2 millions de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, selon l’Assurance maladie, ce qui en fait la pathologie neurodégénérative la plus fréquente dans l’Hexagone. 

La perte de poids, un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer

Le facteur prépondérant dans la survenue de la maladie d'Alzheimer est l'âge puisque 15 % des personnes de plus de 80 ans en sont atteintes. Mais, selon une étude publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, la perte de poids en vieillissant pourrait aussi être un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. 

Si, après une augmentation constante du poids à mesure que l'on vieillit, il y a une perte de poids inattendue après la quarantaine, il [faudrait] consulter son [médecin] et comprendre pourquoi”, estime le professeur Rhoda Au, de l'université de Boston qui a participé à l’étude. 

Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont analysé les données d’une autre étude, la Framingham Heart Study, dont les participants de la ville du Massachusetts ont été suivis pendant quatre décennies. Leur poids était mesuré tous les deux à quatre ans. Ainsi, les scientifiques ont comparé les taux de démence de tous les participants, c’est-à-dire ceux dont le poids a augmenté, a diminué ou est resté stable. 

"Ces résultats sont importants car les  précédentes études qui analysaient les évolutions de poids ne tenaient pas compte de la façon dont les schémas augmentation/stabilité/perte de poids pouvaient signaler que la démence était potentiellement imminente", souligne le professeur Rhoda Au. 

Le surpoids et l’obésité sont aussi des facteurs de risque d’Alzheimer

Lors de leurs travaux, ils ont utilisé l’indice de masse corporel (IMC), un indicateur qui permet d’estimer la corpulence d’un individu en divisant le poids en kilogrammes par la taille en centimètres au carré. Il y a ainsi différentes catégories : dénutrition (en dessous de 16,5), maigreur (de 16,5 à 18,5), corpulence normale (de 18,5 à 25), surpoids (de 25 à 30), obésité modérée (de 30 à 35), obésité sévère (de 35 à 40), obésité morbide ou massive (plus de 40). 

Résultats : les chercheurs ont découvert que la baisse de l'IMC était associée à un risque plus élevé de développer une démence. D’autre part, ils ont aussi observé qu’un sous-groupe, dont l’IMC avait augmenté puis diminué à l’âge adulte moyen, c’est-à-dire après 40 ans, avait aussi plus de risques. Autrement dit, ceux qui avaient grossi puis maigri avaient aussi des risques. 

Les scientifiques soulignent que cette étude ne doit pas être mal interprétée : ils ne conseillent absolument pas de prendre du poids ou de rester dans une situation de surpoids ou d’obésité car ce sont aussi des facteurs de risques pour de nombreuses maladies ainsi que pour celle d’Alzheimer. En effet, selon l’Assurance maladie, la sédentarité, l'insuffisance d'activité physique et une mauvaise alimentation sont des facteurs de risque de cette pathologie.