20 à 25 % des femmes ménopausées se plaignent de troubles affectant leur qualité de vie, selon l’Inserm. Les bouffées de chaleur font partie des symptômes courants. La principale manière de les soigner consiste à prendre un traitement hormonal, or cela peut engendrer des effets secondaires. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français cite notamment l’augmentation du risque d’accidents thromnoemboliques, vasculaires et de cancer du sein. Une découverte, relayée par National Geographic, pourrait permettre de développer de nouveaux traitements, sans hormones.
Un groupe de neurones à l’origine des bouffées de chaleur
"Nous avons toujours dit que les bouffées de chaleur se produisaient à cause d’un dysfonctionnement de l’hypothalamus, ce qui est vrai, indique Nanette Santoro, présidente du département d’obstétrique et de gynécologie de l’École de médecine de l’université du Colorado, dans un article de la version anglophone du National Geographic. Mais désormais, nous comprenons les raisons pour lesquelles cela se produit."
Dans le cerveau des femmes ménopausées, un groupe de neurones gonfle. Des études précédentes ont repéré trois protéines de signalisation fabriquées par ces neurones : la kisspeptine et la neurokinine B et la dynorphine. Ils ont été renommé KNDy. Naomi Rance, pionnière dans la recherche sur les bouffées de chaleur, explique que des essais sur des animaux ont permis de découvrir que le groupe KNDy est impliqué dans la régulation de la température. "Les neurones envoient des axones dans les régions de l’hypothalamus qui contrôlent la température corporelle", détaille-t-elle au National Geographic. Les KNDy sont très sensibles à l’œstrogène, ainsi, lorsque leur taux décroit avec la ménopause, leur activité augmente.
Bouffée de chaleur : un médicament bientôt autorisé par la FDA ?
Ces dernières années, différentes entreprises ont testé des médicaments permettant de bloquer les récepteurs des neurones KNDy. "Un essai clinique de phase 2 a montré que pour les femmes subissant sept bouffées de chaleur par jour ou plus, la prise quotidienne d’un médicament par voie orale (le fezolinetant, qui bloque le récepteur de neurokinine) réduisait de 45 % le nombre de bouffées de chaleur hebdomadaires", développe National Geographic.
Le dernier essai, de phase 3, réalisé auprès de 1.000 femmes, a confirmé la réduction des bouffées de chaleur grâce au médicament : en moyenne, les femmes en subissent deux voire quatre de mois chaque jour, en comparaison à celles ayant pris un placebo. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration, l’organisme en charge d’évaluer la sécurité des médicaments, travaille déjà sur ce traitement. Si elle approuve son utilisation contre les bouffées de chaleur, il pourrait être disponible dès 2023, en tant qu’alternative non-hormonale aux traitements actuels de la ménopause.
Améliorer la qualité de vie des femmes ménopausées
Ce nouveau traitement pourrait changer le quotidien des femmes ménopausées, qui subissent des bouffées de chaleur. "Elles se manifestent surtout la nuit et perturbent le sommeil, indique l’Assurance maladie. Elles apparaissent également la journée : elles sont alors favorisées par la chaleur ambiante, la prise d'un repas, l'alcool, l'exercice et l’émotion." Si le phénomène disparaît en quelques mois, pour certaines femmes, les bouffées de chaleur peuvent se manifester pendant plusieurs années.