L’obésité serait le facteur prédictif le plus fort d’apparition de la puberté précoce parmi les jeunes filles blanches. C’est ce que révèle une étude publiée aujourd’hui dans la revue de l’Académie américaine de pédiatrie. Cette analyse menée par des chercheurs issus de plusieurs centres du programme de recherche environnementale sur le cancer du sein conclut que les cliniciens devraient peut être envisager de redéfinir les âges de la puberté précoce et tardive chez les jeunes filles.
Les seins apparaissent à 9,7 ans chez les fillettes blanches
Ces scientifiques de San Francisco, Cincinnati et New York City ont donc examiné 1 239 petites filles de 6 à 8 ans à l'entrée dans l’étude. Elles ont été suivies à intervalles réguliers entre 2004 à 2011. Pour chaque fillette, ces chercheurs ont relevé l’âge exact du début du développement des seins, ainsi que l’impact éventuel de leur indice de masse corporelle et de leur origine ethnique. Résultat, chez les jeunes filles blanches (non-hispaniques), le développement des seins a débuté à un âge médian de 9,7 ans, soit plus tôt que l’âge qui avait été précédemment rapporté dans d’autres études. De plus comme cela a déjà été montré dans d’autres travaux, les jeunes filles noires continuent d’avoir un développement de leur poitrine plus précoce que les autres, à un âge médian de 8,8 ans. Enfin, l'âge médian d’apparition des seins pour les filles hispaniques dans l'étude était de 9,3 ans et 9,7 ans pour les asiatiques.
L’obésité, le facteur prédictif le plus important de puberté précoce
Cependant pour les auteurs de cette étude, le résultat le plus marquant est que la précocité de la puberté serait davantage corrélé à l’indice de masse corporelle des jeunes filles plutôt qu’à leur origine ethnique. Bien que ces chercheurs poursuivent encore leurs travaux afin de confirmer les facteurs environnementaux et physiologiques exacts de ce phénomène, ils concluent d’ores et déjà que l'apparition précoce de la puberté chez les jeunes filles blanches est probablement causée par l’obésité croissante dans cette population.
Des conséquences psychologiques et biologiques importantes
Par ailleurs, les auteurs concluent qu’il serait intéressant que les spécialistes travaillent à redéfinir l’âge précis de la puberté précoce et même tardive au vu de ces évolutions.
« La maturation précoce chez les filles a des conséquences cliniques importantes que ce soit au niveau psychologique ou biologiques », a déclaré le Pr Frank Biro, principal auteur de cette étude. Il est donc important de dépister et de prendre en charge minutieusement les jeunes filles avec une puberté précoce. Certains spécialistes expliquent qu’elles ont souvent une plus faible estime d’elles-mêmes, des taux plus élevés de dépression et d’échec scolaire. Enfin sur le plan médical, la maturation précoce se traduit également par une augmentation du risque d’obésité, d’hypertension et de plusieurs cancers, comme ceux du sein, de l'ovaire et de l'endomètre.