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Épizootie

Grippe aviaire : les vaccinations auront lieu à l’automne 2023

Par Rafaël Andraud

Alors que l'Europe connaît l'épizootie de grippe aviaire la "plus dévastatrice" de son histoire et qu'en France, deux millions de volailles ont été abattues rien qu'en décembre, le gouvernement s’est fixé ce jeudi l’objectif de lancer la première vaccination de volailles à l’automne 2023. 

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"L'objectif que je fixe, c'est un objectif de pouvoir passer la saison 2023-2024 avec un vaccin, une stratégie vaccinale", a affirmé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, lors d'un déplacement en Vendée.
L’accélération de la propagation du virus de la grippe aviaire est liée non seulement à la baisse des températures, mais aussi à la "forte activité migratoire des oiseaux sauvages", indique le ministère.
La précédente vague en France, entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, avait entraîné l’abattage de plus de 20 millions de volailles.

Cette année, avec 37 pays touchés et plus de 50 millions de volailles abattues, selon un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments - auxquels il faut ajouter les abattages effectués à titre préventif -, l’Europe subit la pire épizootie (une épidémie qui frappe les animaux) de grippe aviaire de toute son histoire.

Et la France n’est pas épargnée : du 1er août au 21 décembre, 3,3 millions d’animaux ont déjà été abattus, dont une moitié de canards. Deux millions l’ont été rien qu’en décembre, selon le ministère de l’Agriculture. Au total, 226 foyers ont été répertoriés dans les élevages depuis le 1er août. L'épidémie continue notamment de ravager ceux situés en Vendée (94 foyers), dans le Maine-et-Loire (38 foyers) et les Deux-Sèvres (33 foyers).

Une vaccination pour "éviter une nouvelle crise" qui pose de nombreux défis

Pour y faire face, le gouvernement s’est fixé ce jeudi l’objectif de lancer la première vaccination de volailles à l’automne 2023. Le ministère de l’Agriculture a présenté les grandes lignes de son plan d’action pour "éviter une nouvelle crise" : un véritable défi logistique, sachant qu’il n’existe à ce stade aucun vaccin suffisamment efficace, disposant d’une autorisation de mise sur le marché, et encore moins de réglementation européenne autorisant la vaccination, comme le souligne l'AFP. La réglementation européenne autorisant le principe de la vaccination "devrait entrer en application fin février", selon le gouvernement, alors qu'il y a seulement un an, "professionnels et parties prenantes y étaient frontalement opposés".

En raison de ces obstacles, l’échéance pour cette campagne de vaccination avait déjà été repoussée puisque l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait été saisie, fin juillet, par le ministère de l’Agriculture afin d’évaluer la pertinence et les modalités de mise en place d’une stratégie vaccinale chez les gallinacées pour l’automne 2022, comme le rappelle Le Monde. Mais, selon les experts de l’Anses, les délais imposés étaient trop courts et la situation aurait dû être mieux anticipée.

Vaccin contre la grippe aviaire : des premiers résultats vers mars 2023

D’ici l’automne 2023, l’Anses devra présenter différents "scénarios de vaccination pertinents". Par exemple, elle pourra recommander de commencer par certaines espèces, comme les canards et dindes qui sont les plus fragiles face au virus. L’Etat français sera ensuite chargé de définir sa stratégie vaccinale, chiffrer son coût et déterminer la répartition du paiement.

Selon le calendrier présenté ce jeudi, les premiers résultats des expérimentations en laboratoire devraient être connus autour de mars 2023. "À date, ils sont plutôt encourageants, avec une bonne réponse au virus", affirme le ministère de l’Agriculture. Cinq pays européens se sont déjà lancés dans la course au vaccin et la plupart des résultats des expérimentations devraient être connus durant ce premier trimestre 2023. Deux laboratoires français dont Ceva travaillent sur un vaccin pour les palmipèdes (canards), tandis que les Pays-Bas planchent sur un vaccin pour les poulets et l'Italie pour les dindes.