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Moins d’accidents cardiovasculaires

Se brosser les dents protège le cœur

Par Audrey Vaugrente

Un groupe de chercheurs démontre dans une étude parue ce 4 novembre qu’une bonne hygiène de la bouche aide à maintenir les artères en bonne santé.

REX/Mood Board/REX/SIPA

Des dents saines pour un cœur sain ? Cette idée a priori surprenante a guidé une étude publiée ce 4 novembre dans le Journal of the American Heart Association. Un groupe de chercheurs de l’école de Santé publique de l’université de Columbia (New York, Etats-Unis) a réussi à expliquer quel était le lien précis entre l'hygiène bucco-dentaire et la santé cardiaque.

 

L’athérosclérose liée à la santé des dents

Brosser ses dents, les nettoyer au fil dentaire et aller régulièrement chez le dentiste aide en effet à tenir les maladies cardiovasculaires éloignées. Cette étude démontre que plus les gencives et les dents sont en bonne santé, moins l’athérosclérose progresse. Aussi étonnant que cela paraisse, les bactéries dentaires encouragent la formation de plaque dans les artères, ce qui constitue le risque majeur d’accident cardiovasculaire. Et plus les artères sont étroites, plus le risque d’infarctus est élevé.

 

« L’athérosclérose a progressé en même temps que les maladies parodontales et la présence de bactéries sur les gencives, » observe l’auteur principal de l’étude, Moïse Desvarieux. « C’est la preuve la plus directe aujourd’hui que modifier le profil bactérien dentaire pourrait jouer un rôle dans la prévention ou le recul des deux maladies. »

 

Pour vérifier la corrélation entre santé dentaire et maladies vasculaires, les chercheurs ont suivi plus de 400 patients adultes. Leur bouche a été passée au crible : 11 souches bactériennes liées à des maladies dentaires, 7 bactéries de contrôle et les fluides autour des gencives ont été analysés. L’athérosclérose, quant à elle, a été mesurée au niveau de la carotide à l’aide d’ultrasons.

 

Un dixième de millimètre en plus

Sur une période de trois ans, l’amélioration de la santé dentaire est associée à la réduction de la proportion de bactéries. Ce que les chercheurs retiennent de leur découverte, c’est l’étroite relation entre les deux affections. « Nos résultats démontrent une relation claire entre ce qui se passe dans la bouche et l’épaississement de la carotide, même avant le début d’une maladie dentaire à part entière, » explique le co-auteur de l’étude Panos Papapanou.

 

Sur trois ans, la différence d’épaisseur de la paroi carotidienne - dite épaisseur intima-media (EIM) - est de 0,1mm entre les patients dont la santé dentaire s’aggrave et ceux dont elle s’améliore. Si la mesure semble minime, son importance ne l’est pas pour les patients à risque. « Pour ce qui est de l’athérosclérose, un dixième de millimètre dans l’épaisseur de la carotide est énorme, » souligne Tatjana Rundek, autre co-auteur de l’étude. En effet, une progression de 0,33mm par an de l’EIM de la carotide est associée à un risque plus élevé d’accidents coronaires selon une étude précédente.

 

 

En 2008, l’université de Bristol (Royaume-Uni) démontrait déjà qu’une dentition saine, un brossage régulier et l’absence de saignements protégeaient le cœur. Il n’y a désormais plus aucune excuse pour négliger le brossage des dents.