- Les cellules-souches s’auto-renouvellent, ce qui signifie que la division d’une cellule souche donne naissance à deux cellules filles, identiques à la cellule mère.
- Elles peuvent aussi entrer en différenciation, c’est-à-dire engager un programme de différenciation qui va progressivement transformer la cellule-souche en une autre cellule.
C’est une avancée très importante dans le domaine de la médecine par sexe… Des chercheurs de l’hôpital Hadassah, situé à Jérusalem, en Israël, ont réussi à extraire des cellules-souches mâles et femelles à partir d’un seul individu. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Stem Cell Reports.
Des cellules-souches mâles et femelles qui proviennent d’un même individu
Les scientifiques ont utilisé les cellules d’un homme atteint du syndrome de Klinefelter, une anomalie du nombre des chromosomes sexuels dans laquelle les garçons naissent avec au moins deux chromosomes X au lieu d’un seul, plus un chromosome Y (XXY), selon le Manuel MSD. Pour extraire les cellules-souches, les chercheurs n’ont pas utilisé une nouvelle technique, mais ils sont les premiers à l’avoir fait.
“Le monde de la science médicale reconnaît aujourd'hui la grande importance des différences entre les femmes et les hommes, explique Benjamin Reubinoff, principal auteur de cette étude, dans un communiqué. Le système de cellules souches unique [mâles et femelles avec le même code génétique] que nous avons développé conduira à de nouvelles découvertes sur les différences entre les sexes, ce qui pourra aider à comparer l'efficacité et la toxicité des médicaments entre les hommes et les femmes et ainsi développer une médecine plus adaptée.”
Une approche pour adapter au mieux les traitements selon le sexe
En effet, certaines maladies et problèmes de santé n’affectent pas les hommes et les femmes de la même manière. Mais les scientifiques ont du mal à étudier le sexe, indépendamment des autres facteurs. En effet, dans les études classiques comprenant des humains ou des animaux, le sexe ne peut pas être un facteur isolé. Il est donc difficile de voir si la réaction à un traitement, ou l’impact d’une maladie sur une personne vient du sexe ou d’autres facteurs comme les antécédents médicaux, l’hygiène de vie, etc.
Avoir des cellules-souches mâles et femelles avec le même code génétique permettra donc de tester des médicaments en ayant comme seul et unique facteur le sexe. Ainsi, en testant un médicament ou un produit sur ces cellules-souches, les chercheurs pourront voir si le sexe a une réelle incidence.
Et l’enjeu est important. En effet, selon les auteurs, les femmes ont par exemple plus de risques de développer des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaque, tandis qu’il y a un taux de mortalité plus important chez les hommes atteints de la Covid-19. À terme, des traitements par sexe pourraient donc être développés grâce à cette découverte.