Pourquoi attrape-t-on plusieurs fois la Covid-19 ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre des chercheurs de l'Imperial College de Londres et de l'université de Liverpool dans une étude qui vient d’être publiée dans la revue The Lancet Discovery Science. Et la réponse viendrait de notre nez !
Le nombre d’anticorps dans le nez chute 9 mois après une infection
En effet, seulement neuf mois après une infection à la Covid-19, le taux d’anticorps présents dans le liquide nasal - appelés immunoglobuline A ou IgA - commencerait à diminuer. Pourtant, ils font partie des défenses immunitaires de première ligne contre le virus car ils le bloquent dès qu’il pénètre dans les voies respiratoires.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié les taux d'anticorps nasaux et sanguins de plus de 400 personnes qui étaient hospitalisées pour cause de Covid-19 entre février 2020 et mars 2021.
Ainsi, les chercheurs ont observé qu’un an après l’infection, les anticorps sanguins des participants se liaient toujours à la souche originale d’origine du Sars-CoV-2, ainsi qu'aux variants Delta et Omicron, ce qui signifie qu'ils étaient toujours efficaces. Néanmoins, pour qu'ils le soient encore plus, les auteurs estiment que des doses de rappel du vaccin contre la Covid-19 étaient nécessaires.
En revanche, pour ce qui est des anticorps présents dans le liquide nasal, ils n’étaient présents que chez les personnes qui avaient été infectées récemment par la Covid-19. En effet, d'après l'étude, ils commençaient à diminuer neuf mois après qu'un individu ait été testé positif au virus.
Les anticorps nasaux diminuent rapidement après la vaccination
Dans les participants à cette étude, 323 ont reçu leur première dose de vaccin entre février 2020 et mars 2021. Suite à cela, les scientifiques notent une augmentation de tous les anticorps. Néanmoins, le nombre d’anticorps nasaux diminuaient plus rapidement que les autres.
“Nos vaccins actuels sont conçus pour réduire les maladies graves et les décès, et ils sont très efficaces à cet égard”, rappelle le professeur Peter Openshaw de l'Imperial College de Londres, dans un communiqué.
"Nos résultats soulignent la nécessité de mettre au point des vaccins par pulvérisation nasale, capables de stimuler ces anticorps locaux dans le nez et les poumons, insiste le professeur Peter Openshaw. De tels vaccins pourraient empêcher les personnes d'être infectées par le Sars-CoV-2 et réduire la transmission du virus entre les personnes. Cela nous aiderait à mieux contrôler la pandémie et à empêcher l'apparition de nouveaux variants”.
Développer des vaccins pour renforcer l’immunité nasale et ainsi, peut-être, mieux lutter contre l’épidémie de la Covid-19. Au 24 décembre 2022, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 en France était de 40.744 au cours des dernières 24 heures, selon Santé Publique France.