Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier en France chez l’homme (23.000 en 2018) et le deuxième plus meurtrier chez la femme (10.000 décès), selon Santé Publique France. La plupart des traitements actuellement disponibles se révèlent souvent inefficaces pour les patients. Mais une nouvelle thérapie prometteuse a vu le jour ces dernières années : la thérapie bactérienne. Elle pourrait être le traitement le plus efficace pour certains types de cancers dont le cancer du poumon, en association avec d'autres médicaments, selon les chercheurs de la Columbia School of Engineering.
Combiner les médicaments actuels avec des toxines bactériennes s'avère efficace
Leur dernière étude, publiée le 13 décembre 2022 dans la revue Scientific Reports, combine des thérapies bactériennes avec d'autres traitements pour améliorer leur efficacité contre le cancer du poumon sans aucune toxicité supplémentaire. Cette nouvelle approche a permis d’intégrer les thérapies bactériennes avec succès aux thérapies ciblées actuelles contre le cancer du poumon. Les thérapies ciblées sont de nouveaux traitements qui sont dirigés contre des molécules spécifiques que l’on peut retrouver sur certaines cellules cancéreuses. Elles ciblent les protéines portées par les cellules cancéreuses mais elles épargnent les cellules saines et entraînent ainsi moins d’effets secondaires que les chimiothérapies classiques.
L'équipe a utilisé le séquençage d'ARN pour découvrir comment les cellules cancéreuses répondaient aux bactéries aux niveaux cellulaires et moléculaires. Selon leur hypothèse, les voies moléculaires des cellules cancéreuses pourraient aider les cellules à résister à la thérapie bactérienne. Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont bloqué ces voies avec les médicaments anticancéreux actuels et ont montré que la combinaison des médicaments avec des toxines bactériennes est plus efficace pour éliminer les cellules cancéreuses du poumon.
Thérapie bactérienne : un espoir pour les patients atteints du cancer du poumon
"Les données précliniques présentées fournissent une justification solide pour la poursuite de la recherche dans ce domaine, ouvrant ainsi la possibilité de nouvelles options de traitement pour les patients diagnostiqués avec cette maladie mortelle", s’est réjouit Upal Basu Roy, le directeur exécutif de la recherche, dans un communiqué.
"En tant que personne qui a perdu des êtres chers à cause du cancer, j'aimerais voir cette stratégie de traitement passer du banc d'essai au chevet du malade à l’avenir", a déclaré le premier auteur de l’étude, Dhruba Deb. Le chercheur prévoit d'étendre cette stratégie à des études plus vastes sur des modèles précliniques de cancers du poumon difficiles à traiter et souhaiterait collaborer avec d’autres cliniciens pour faire avancer les essais.