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Les enfants sont moins susceptibles de transmettre les maladies pulmonaires

Par Sophie Raffin

Selon une nouvelle étude, les enfants expirent beaucoup moins de particules infectieuses que les adultes. Ils seraient ainsi moins susceptibles de transmettre des virus situés dans les poumons.

LightFieldStudios/istock
Selon l'étude, la respiration produit surtout des petites particules tandis que les vocalisations (parler ou chanter) produisent majoritairement des grosses particules.
Le sexe, l'IMC, le tabagisme ou les habitudes d'exercice n'ont aucun effet perceptible sur la concentration de PM5.
Les particules d'un diamètre < 5 µm proviennent principalement des poumons, celles entre 5-15 µm du larynx/pharynx et celles > 15 µm de la bouche.

Nous en avons pris conscience avec l’arrivée du SARS-CoV-2 dans nos vies : nous projetons des microgouttelettes à chaque fois que nous parlons ou respirons. Ces dernières contiennent des particules infectieuses. Les plus grosses (> 5 microns) proviennent des voies respiratoires supérieures, c’est-à-dire la bouche, le nez, la gorge, le larynx et la trachée. Les plus petites (5 microns) émanent surtout des poumons. Une étude allemande révèle que les enfants sont moins susceptibles d’en transmettre.

Les enfants libèrent moins de petites particules infectieuses

Les chercheurs ont réuni 132 volontaires. Parmi eux, se trouvaient des enfants et des adolescents de 5 à 18 ans ainsi que des adultes (jusqu'à 80 ans). Ils ont demandé à tous les participants de chanter, parler, crier, respirer profondément ou encore tousser pendant 20 minutes. Des instruments permettaient de mesurer la concentration des gouttelettes exhalées ainsi que leur taille.

"Les vocalisations et l'âge s'avèrent être des facteurs de risque indépendants pour la production de particules infectieuses", rapporte la professeure Simone Scheithauer du Département de contrôle des infections et des maladies infectieuses de l'Université de Göttingen. 

Son collègue du Max Planck Institute for Dynamics and Self-Organization (MPI-DS), Mohsen Bagheri, ajoute : "Nous avons constaté que la concentration de petites particules inférieures à cinq microns (PM5) augmente avec l'âge et est particulièrement faible chez les enfants. En conséquence, les adultes sont beaucoup plus susceptibles de déclencher la propagation si l'infection se situe uniquement dans les voies respiratoires inférieures (les poumons, NDLR)".

Pour une activité et une durée données, le volume cumulé d'émission de PM5 par les plus jeunes est en moyenne 6 à 8 fois inférieur à celui des plus âgés. Les particules plus grosses qui proviennent de la gorge sont propagées par les enfants et les adultes dans la même mesure, selon les travaux présentés.

La provenance des particules expirées détermine le risque d’infection

L'étude, publiée dans l’édition de février 2023 du Journal of Aerosol Science, montre que la localisation des germes dans l’appareil respiratoire joue un rôle important dans la propagation des infections.

"Si l'agent pathogène réside principalement dans les voies respiratoires supérieures, les grosses particules sont de loin le principal vecteur de la maladie", explique Eberhard Bodenschatz, directeur du MPI-DS. Si les virus sont installés dans les poumons, la transmission risque de se faire surtout via les petites particules expirées. Étant donné que leur production augmente avec l'âge, les enfants ont moins de risque de transmettre des pathologies pulmonaires que les adultes.

Les personnes majeures sont "beaucoup plus susceptibles de déclencher des événements de super-diffusion dans un tel scénario", confirme l’article. "Pour prévenir la transmission aérienne des maladies pulmonaires, le port de masques faciaux bien ajustés et à haute efficacité peut donc être une mesure efficace pour éviter la transmission des maladies, en particulier pour les adultes", concluent les chercheurs.