- Le snus se présente sous forme de poudre blanche placée dans un petit sachet. Il ne se fume pas, ne se chique pas, il se suce.
- Une fois placé entre la gencive et la lèvre supérieure, il libère un shoot de nicotine en continue et peut être laissé en place plusieurs heures.
- Ce mode d'administration fait passer la nicotine plus rapidement au cerveau, avec un risque de dépendance en cas de consommation régulière.
Venu de Suède et de Suisse, où sa vente n’est pas interdite, le snus semble rencontrer de plus en plus de succès auprès des plus jeunes et pas qu’auprès des fumeurs. En effet, de plus en plus de vidéos tournent sur les réseaux sociaux au sujet du snus, notamment sur TikTok, faisant parfois sa promotion avec des tutos pour savoir comment le consommer. Le #snus y est évoqué un milliard de fois, dans des vidéos en plusieurs langues dont en français. On peut y voir des personnes assez jeunes essayer pour la première fois ce tabac oral, qui se consomme sous forme de poudre tassée dans un sachet blanc, à mettre entre la gencive et la lèvre supérieure.
Snus : une tendance de plus en plus présente chez les jeunes
Bien que ce tabac soit, sous cette forme, interdit à la vente en France, il se trouve tout de même assez facilement sur internet via des sites spécialisés ou sur les réseaux sociaux, comme Snapchat. Le snus concurrence désormais la cigarette électronique, la puff ou la cigarette classique chez les consommateurs plus jeunes.
La tendance est notamment portée par des sportifs de haut niveau, dont certains footballeurs comme Marcus Thuram. Une photo de lui avec une boîte ressemblant à celles de snus peu avant le début de la Coupe du monde au Qatar avait beaucoup fait parler sur les réseaux. La stimulation apportée par la nicotine grâce au snus, sans nuire à leur performance comme pourrait le faire la cigarette classique, plaît aux athlètes, notamment de sport d'hiver. Les emballages ainsi que les arômes fraise, menthe ou chocolat sont d'autres moyens de séduire un plus large public.
Le snus augmente le risque de cancers de la bouche
Le problème, c’est qu’avec une consommation régulière, il peut causer des dommages aux gencives, avec un risque élevé de rétractation gingivale. Sur le long terme, les dents peuvent tomber comme on l’observe chez les amateurs de tabac à chiquer.
Le snus pourrait également augmenter le risque de cancer de la bouche (langue, gorge, lèvres…), comme l’ont révélé des revues scientifiques par le passé, et des atteintes au niveau du pancréas, dues au passage du tabac dans le système digestif.
Tout comme la cigarette, la dose de nicotine "entraîne rapidement une dépendance", signale l’Alliance contre le tabac. Le risque d’accoutumance peut ensuite pousser plus facilement ses consommateurs vers les cigarettes classiques. C’est d’ailleurs parce qu’il constitue une porte d’entrée vers le tabagisme que le snus a été interdit en Europe depuis 1992, à l’exception de la Suède et de la Suisse.
Dépendance : les nombreux effets indésirables du snus
Sans compter que cette charge importante de nicotine peut être violente pour certains. Dans plusieurs vidéos au sujet du snus sur TikTok, certains consommateurs disent ne pas se sentir bien, que ce soit à l’image ou dans les témoignages des commentaires. Et pour cause : tête qui tourne, maux de tête, coups de chaud, nausées, vomissements… le snus peut avoir certains effets indésirables, surtout pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de consommer du tabac. Au point que plusieurs malaises ont été signalés dans des établissements d’Île-de-France après une consommation de snus, d’après un article du Parisien.
Cependant, à l’instar du tabac, une mauvaise expérience ne suffit pas toujours à arrêter une dépendance à la nicotine, surtout quand l’on peut en consommer toute la journée. Selon les professionnels de santé de Tabac Info service, un site du ministère de la Santé, on peut devenir accro trois fois plus vite à la nicotine avec le snus qu’avec la cigarette classique. "Le tabac est mortel sous toutes ses formes", rappelle Tabac Info Service qui invite les personnes qui souhaitent se sevrer à contacter gratuitement un tabacologue au 39 89.