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Etude sur près de 2500 patients

Chirurgie de l'obésité : le bypass plus efficace que l'anneau

Selon une étude américaine, la chirurgie de l'obésité par bypass est associée à une perte de poids plus importante que l'anneau gastrique.

Chirurgie de l'obésité : le bypass plus efficace que l'anneau DESRUS BENEDICTE/SIPA




Anneau gastrique ajustable, sleeve gastrectomie, by pass, ces différentes techniques de chirurgie bariatrique sont en plein essor en France. Depuis cinq ans, le nombre de ces opérations réservées aux personnes atteintes d'obésité sévère a en effet doublé. « Des techniques de chirurgie bariatrique pratiquées de manière désordonnée selon les régions », s'inquiétait en juillet dernier  l'Assurance maladie. Un constat qui s'explique par l'absence de consensus en France sur une technique qui serait à privilégier plus qu'une autre. Sur cette question, il est vrai, les dernières recommandations de 2009  de la Haute autorité de santé ne tranchaient pas. Selon la HAS, « le rapport bénéfice/risque des différentes techniques ne permet pas d’affirmer la supériorité d’une technique par rapport à une autre ».
C'est dans ce contexte qu'une étude publiée ce lundi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) révèle les avantages de la chirurgie de l'obésité par court-circuit gastrique (bypass) comparé à l'anneau gastrique.

Le bypass supérieur à l'anneau 
« Jusqu'à présent, la majorité des données disponibles sur le suivi des patients ayant subi une chirurgie de l'obésité ne dépassaient pas deux ans, ou concernaient de petites séries de patients très sélectionnés », rappelle Anita Courcoulas de l'université de Pittsburgh (Pennsylvanie), principale auteure de l'étude. Avec son équipe, elle a suivi durant trois ans 2458 patients opérés dans de nombreux centres.
Premier constat des scientifiques, la chirurgie de l'obésité par court-circuit gastrique (bypass) est associée à une perte de poids plus importante, après un suivi de trois ans. Cette technique « restrictive » et « malabsorptive » qui permet de diminuer à la fois la quantité d’aliments ingérés (la taille de l’estomac est réduite à une petite poche) et l’assimilation de ces aliments par l’organisme, a permis d'obtenir en moyenne à trois ans une perte de 31,5 % du poids de départ (soit en moyenne 41 kg chez ces patients qui pesaient en moyenne 129 kg).
En comparaison, les chercheurs ont constaté une perte de 15,9 % du poids (-20 kg) chez les patients à qui on avait posé un anneau gastrique. Cette dernière technique uniquement restrictive diminue le volume de l’estomac et ralentit le passage des aliments. Elle ne perturbe pas par contre la digestion des aliments. 


Meilleure chance de rémission des comorbidités
Par ailleurs, cette étude a réussi à démontrer la supériorité du court-circuit également en ce qui concerne les chances de rémission des comorbidités. Par exemple, lorsque  les patients étaient aussi diabétiques au départ , les chances de pour les chances de rémission de la maladie sont de 67,5 % de rémission contre 28,6 % avec l'anneau. Pour la dyslipidémie, les chances sont de 61,9 % contre 27,1 %; pour l'hypertension de 38,2 % contre 17,4 %.

Des trajectoires de pertes de poids différentes
Enfin, pour chacune des deux techniques chirurgicales, les chercheurs ont déterminé cinq sous-groupes de patients ayant eu des trajectoires de perte de poids différentes. S'agissant du bypass gastrique, tous les patients perdaient environ 25 kg à six mois. Seule une très petite minorité de patients (2,1 %) reprenait du poids et arrivait à trois ans à une perte de seulement 10 kg par rapport au début.
A l'inverse, les trajectoires étaient plus variées chez les patients ayant eu un anneau gastrique. Près d'un patient sur cinq avait regagné à trois ans le poids qu'il avait perdu. La majorité (62,4 %) perdait une douzaine de kilos à six mois et maintenait cet effet pour arriver à -15 kg à trois ans.
Enfin, deux groupes de patients perdaient plus progressivement du poids jusqu'à une perte de 30 à 35 kg et quelques patients (1,2 %) perdaient très vite plus de 30 kg et maintenaient cette perte de poids.
« La variabilité des modifications de poids montre qu'il y a une possibilité d'améliorer la sélection des patients et leur éducation avant la chirurgie, et d'augmenter leur soutien pour une adhésion continue aux ajustements du mode de vie dans les années post-opératoires », concluent les auteurs.


 




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