- Des sécrétions fluides, grisâtres ou blanches, qui peuvent être abondantes et avoir une odeur de poisson, sont des symptômes de la vaginose bactérienne.
- Cette infection est plus fréquente chez les femmes ayant une infection sexuellement transmissible, plusieurs partenaires ou ayant un dispositif intra-utérin.
Généralement, la vaginose bactérienne est traitée par antibiotiques. Mais des chercheurs américains ont peut-être trouvé une nouvelle solution pour guérir cette maladie : un vagin sur puce ! Les résultats obtenus aux essais cliniques sont encourageants. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Microbiome.
Le vagin sur puce pour mieux étudier le vagin humain
Le vagin sur puce est une nouvelle forme d’organe sur puce, c’est-à-dire un système miniaturisé qui permet de reproduire la fonctionnalité d’un organe. Ici, c’est donc le vagin que les chercheurs ont recréé. Mais pourquoi ?
Dans cette étude, l’objectif était de mieux comprendre le vagin humain grâce à ce dispositif afin de guérir des infections vaginales telles que la vaginose bactérienne. Selon le Manuel MSD, il s’agit d’une “infection vaginale qui survient lorsque l’équilibre des bactéries vaginales est rompu”. Celle-ci peut provoquer de graves complications, telles qu’une maladie pelvienne inflammatoire, c’est-à-dire une infection qui touche les organes reproducteurs féminins, ou encore, chez la femme enceinte, une infection des membranes qui entourent le fœtus.
Les chercheurs ont donc mis au point un vagin sur puce à partir de cellules vaginales de femmes. Le produit final reproduit le micro-environnement des tissus vaginaux humains, y compris le microbiote, ainsi que de nombreuses caractéristiques physiologiques du vagin. Cette petite technologie peut être inoculée avec différentes souches de bactéries afin d'étudier leurs effets sur le vagin sur puce et, en conséquence, sur le vagin humain.
Les mêmes réactions que le vagin humain
“Notre puce vaginale humaine offre une solution intéressante pour étudier les interactions hôte-microbiome et accélérer le développement de traitements probiotiques potentiels”, explique Gautam Mahajan, l’un des auteurs. Actuellement, il est difficile de réaliser des essais cliniques sur les infections vaginales car le microbiome vaginal humain est très différent de celui des modèles animaux courants.
Sur les humains, habituellement, la flore vaginale d’une femme est composé de nombreuses bactéries non pathogènes, dont les lactobacilles qui contrôlent le pH du vagin et permettent, en partie, d’éviter le développement de bactéries responsables d’infections. Mais quand une femme est atteinte de vaginose bactérienne, il y a une diminution du nombre de lactobacilles protecteurs.
Ainsi, quand les scientifiques ont mis des souches de bactéries lactobacilles dans le vagin sur puce, il y a eu une diminution de l’inflammation. En revanche, quand ils ont mis des bactéries responsables de la vaginose bactérienne dans le vagin sur puce, il y a eu des conséquences sur le pH et une augmentation de la réponse inflammatoire. Autrement dit, la puce réagissait de la même manière que le vagin humain.
Grâce à ce vagin sur puce, les chercheurs vont donc pouvoir mieux étudier les maladies inflammatoires vaginales et peut-être, à terme, mettre au point de nouveaux traitements.