- Environ 1 enfant sur 10 est concerné par la dermatite atopique, d’après l’Inserm.
- 50 à 70 % des enfants atteints de dermatite atopique ont un parent du premier degré (père, mère, frère ou sœur) qui en a été lui-même atteint, d’après l’Assurance Maladie.
14 % de risques en plus, minimum : voilà la conclusion d’une étude sur le lien entre la dermatite atopique chez l’enfant et les fractures.
La dermatite atopique est une maladie chronique inflammatoire de la peau
L'analyse, publiée dans Allergy, a porté sur 1,78 million de nourrissons sud coréens, nés entre 2009 et 2015, avec un suivi jusqu'en 2019. C'est la première fois qu'une étude avait lieu sur une aussi large population.
D’après les chercheurs de l'université Sungkyunkwan à Suwon, en Corée du Sud, le risque de fracture -à la tête, à la colonne vertébrale, aux membres supérieurs et inférieurs- augmentait avec la gravité de la dermatite atopique : 23 % de risque en plus chez les enfants souffrants de dermatite atopique modérée à sévère.
"L’eczéma atopique ou dermatite atopique est une maladie cutanée prurigineuse (provoquant des démangeaisons) chronique, évoluant par poussées”, d’après l’Assurance Maladie. Outre les démangeaisons, elle se traduit par des lésions cutanées d’eczéma : des rougeurs et des croûtes, mais également une sécheresse de la peau en dehors des zones atteintes par l'eczéma.
Les corticoïdes ont un effet délétère sur les os
On sait peu de choses sur les facteurs qui influencent la relation entre la dermatite atopique et les fractures chez les enfants, mais ils pourraient être nombreux. "Plusieurs facteurs peuvent sous-tendre l'association de la dermatite atopique au risque de fracture chez les enfants, notamment l'interaction entre les cellules immunitaires et osseuses, les habitudes alimentaires, l'apport en calcium et en vitamine D, l'activité physique, les troubles psychologiques et comportementaux, la qualité du sommeil et l'effet des corticostéroïdes systémiques sur le métabolisme minéral osseux", écrivent les auteurs.
Ces derniers constituent en effet le traitement de la dermatite atopique sous la forme de pommades, crèmes et lotions contenant des corticoïdes. Ils diminuent les réactions inflammatoires de la peau mais ne sont pas sans risques. Ces médicaments, analogues de la cortisone naturellement produite par l'organisme, diminuent l'activité des ostéoblastes et des ostéocytes, les deux types de cellules impliquées dans la formation de tissu osseux.
En outre, d’après une étude précédente, la durée de la prescription de corticostéroïdes systémiques était significativement associée aux fractures chez l’enfant souffrant de dermatite atopique.