Des chercheurs de l’université du Minnesota ont voulu déterminer la localisation et la persévérance du Sars-CoV-2 dans l’organisme. Ils ont pour cela réalisé les autopsies de 44 personnes décédées de la Covid-19.
Sars-CoV-2 : des traces du virus dans le cerveau
Pour cette étude présentée dans Nature, des tissus ont été pris chez les 44 individus morts de la Covid-19. Un prélèvement cérébral a été réalisé chez 11 d’entre eux.
Sans grande surprise, l'analyse a montré que le Sars-CoV-2 infectait et endommageait principalement les voies respiratoires et les tissus pulmonaires. En revanche, plus étonnant, des traces du virus ont aussi été identifiées dans d’autres parties de l’organisme. Les chercheurs ont trouvé de l'ARN du virus dans 84 zones et fluides corporelles, y compris dans le cerveau, jusqu'à 230 jours (près de huit mois) après l'apparition des symptômes pour un cas.
Si de l'ARN et des protéines du coronavirus ont été repérés dans l'hypothalamus et le cervelet d'un patient ainsi que dans la moelle épinière et les ganglions de la base de deux autres, les scientifiques ont remarqué qu’il y avait peu de dommages dans les tissus cérébraux, "malgré une charge virale importante".
De plus, le Sars-CoV-2 viable a été isolé dans 25 des 55 échantillons testés (45 %). Il a été repéré dans divers tissus, notamment le cerveau, le cœur, les ganglions lymphatiques, le tube digestif, la glande surrénale et les yeux.
Des travaux utiles aussi pour lutter contre le covid long
L'auteur principal de l'étude, le Dr Daniel Chertow, a expliqué dans un communiqué de l’université du Minnesota qu'avant ses travaux, "la pensée sur le terrain était que le Sars-CoV-2 était principalement un virus respiratoire".
Pour lui, la découverte de la présence du Sars-CoV-2 dans tout le corps aide à mieux comprendre le développement du covid long. L’expert assure que ses travaux, diffusés auprès de ses collègues il y a plusieurs mois, ont permis "d’explorer la relation entre les tissus corporels largement infectés et le Covid long, ou les symptômes qui persistent pendant des semaines et des mois après l'infection".