- 3 adultes sur 10 souffrent de douleurs chroniques en France.
- La douleur est subjective. Néanmoins, des outils permettent de l’évaluer. Des questionnaires et des échelles de douleur offrent la possibilité de la décrire et d’en mesurer l’intensité ainsi que l’impact sur la qualité de vie.
- Selon un sondage Ifop/Inserm/Ensemble contre les rhumatismes réalisé en 2016, plus de 1 Français sur 2 souffre d’une douleur ostéoarticulaire et 1/3 des 18-24 ans souffrent d’une douleur articulaire.
Épaule, genou, dos, muscle, articulation des doigts… La douleur peut s’installer partout, et surtout y rester si on ne la traite pas. Malheureusement, cela arrive souvent.
"Les gens peuvent ignorer la douleur aiguë occasionnelle en l’association avec l'âge et apprennent à vivre avec", explique le Dr Edgar Ross, clinicien au Centre de gestion de la douleur du Brigham and Women's Hospital, un établissement de Harvard.
"Mais ignorer tout niveau de douleur conduit fréquemment à des problèmes plus graves qui deviennent difficiles à traiter et à gérer", déplore l’expert.
Quand parle-t-on de douleurs chroniques ?
Une douleur aiguë est généralement la conséquence d’une lésion des tissus corporels. Cela peut provenir d'un traumatisme physique comme une blessure sportive, une fracture, une intervention médicale ou encore d’un accident domestique comme se cogner l'orteil, se couper. Ces souffrances disparaissent habituellement en quelques jours ou quelques semaines maximum.
On parle ainsi de douleur chronique lorsqu’elle est présente depuis au moins deux mois, longtemps après la guérison de la blessure ou de la maladie. Ses symptômes et sa gravité varient d’une personne à l’autre. Elle s'apparente à une souffrance sourde, des brûlures, des coups de couteau, une sensation de décharges électriques, des picotements ou encore des engourdissements.
"La douleur chronique peut être liée à des lésions tissulaires en cours ou à une inflammation, comme dans le cas de l'arthrite. Cependant, le plus souvent, les signaux de douleur de longue durée proviennent du cerveau, même lorsque la douleur nociceptive a disparu. Le cerveau lui-même a été recâblé pour ressentir la douleur même en l'absence d'implication active des tissus corporels", explique Harvard sur son site internet.
Comment stopper la douleur avant qu’elle devienne chronique ?
Sans l’attention et les soins appropriés, une douleur aiguë peut devenir chronique. Le Dr Edgar Ross partage 3 conseils pour éviter qu'elle persiste :
- Chercher de l’aide : les blessures peuvent se transformer en trouble continu, car le malade n’a pas traité rapidement le problème. "Les gens pensent qu'ils peuvent vivre avec, ou ils modifient leur mode de vie pour s'adapter à la douleur, de sorte qu'ils ne reçoivent pas de traitement approprié", explique le professionnel de santé.
- Surmonter la peur du traitement : "Parfois, les gens ont besoin de mouvements réguliers, d'exercices ou de thérapie physique dans le cadre du traitement de leur douleur aiguë, mais comme cela peut faire mal ou être inconfortable à faire, ils l'évitent. Ce qui peut aggraver leur état", met en garde le médecin.
- Ne pas ignorer la douleur : la meilleure façon d'empêcher la douleur aiguë de devenir chronique est de l'affronter directement. "Ne l'ignorez pas. Demandez conseil à un médecin et suivez une gestion appropriée de la douleur, qu'il s'agisse d'une thérapie par la chaleur et la glace, une thérapie physique, des médicaments, du repos ou une combinaison", conseille le Dr Ross. "Plus votre douleur aiguë persiste sans traitement approprié, plus elle risque de devenir chronique", ajoute-t-il.