L’hypertension artérielle se traduit par une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères. Elle peut être à l’origine de complications cardiovasculaires, cérébrovasculaires ou neurodégénératives lorsqu’elle n’est pas contrôlée.
Une tension trop élevée pourrait favoriser les troubles névrotiques
Dans une étude publiée dans la revue General Psychiatry, des chercheurs ont observé que l’hypertension artérielle pourrait impacter la personnalité d’une personne, en particulier en accentuant la névrose. Cet état peut se caractériser par des manifestations psychologiques et physiques irrépressibles telles que des phobies, des compulsions, des crises émotionnelles ou encore des angoisses.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé la randomisation mendélienne, une technique qui consiste à mesurer les variantes génétiques d’un facteur de risque. Pour cette étude, il s’agissait de la pression artérielle. L’objectif était de déterminer une preuve génétique qui pourrait expliquer sa relation avec la névrose.
Environ 1.000 polymorphismes nucléotidiques simples (SNP) génétiques sont liés à la névrose. Ces éléments permettent de prédire la réaction potentielle d’un patient aux médicaments, aux facteurs environnementaux ou au risque de développer des maladies.
Au cours de l’étude, les chercheurs ont prélevé de l’ADN provenant d’échantillons de sang de volontaires ayant participé à huit grandes recherches. L'équipe a ensuite appliqué la randomisation mendélienne à quatre caractéristiques de la pression artérielle :
- la pression artérielle systolique ;
- la pression artérielle diastolique ;
- la pression du pouls ;
- la pression artérielle élevée.
Ils ont ensuite comparé la randomisation mendélienne à quatre symptômes cognitifs comme l’anxiété, la névrose, la dépression et le bien-être d'une personne.
Le lien entre la pression artérielle diastolique et la névrose
Selon les résultats, la pression artérielle diastolique, autrement dit la valeur de la pression dans l’artère, quand le cœur est au repos entre deux contractions, a présenté une forte association avec la névrose. Pour l’expliquer, les chercheurs ont indiqué que la pression artérielle est liée au cerveau et au cœur. Une modification de la pression artérielle pourrait donc entraîner le développement de certains traits de la personnalité, dont la névrose.
"La névrose est considérée comme un facteur clé des troubles de l'anxiété et de l'humeur. Les personnes névrosées sont plus souvent soumises à un stress mental élevé, ce qui peut entraîner une pression artérielle élevée et des maladies cardiovasculaires", ont souligné les auteurs de l’étude. Cependant, cette recherche a présenté certaines limites, car les scientifiques ne sont pas parvenus à exclure la pléiotropie, c'est-à-dire le fait qu'un gène puisse affecter plusieurs traits de la personnalité.