- De nouveaux virus potentiellement dangereux peuvent commencer à se propager dans la population bien avant que le système mondial de surveillance de la santé publique ne puisse les détecter grâce à des tests standards.
- Les scientifiques espèrent que grâce à cette avancée, la propagation d’un nouveau virus soit connue et contenue plus rapidement.
Ils ne sont pas très agréables mais ils sont éminemment efficaces : les écouvillons nasaux, auxquels on s’est habitués avec l’épidémie de Covid-19, sont très utiles pour découvrir de nouveaux virus potentiellement dangereux, ont révélé des scientifiques.
Maladie émergente : les prélèvements nasaux pour une détection précoce
Ils sont couramment utilisés sur des patients soupçonnés d'infections respiratoires et sont testés pour détecter les signatures spécifiques de 10 à 15 virus connus, indiquent des chercheurs de l'université de Yale. Mais leur rôle ne s'arrête pas là.
Dans leur étude parue dans la revue The Lancet Microbe, ils expliquent avoir découvert qu'en testant la présence d'une seule molécule du système immunitaire sur des écouvillons nasaux, il est possible de détecter des virus furtifs qui ne sont pas identifiés par les tests habituels.
Ainsi, les écouvillons des personnes dont les tests étaient négatifs pour les virus "suspects habituels" présentaient tout de même des signes d'activation des défenses antivirales - des biomarqueurs, indiquant la présence d'un virus inconnu.
Une protéine dans les voies nasales peut être le signe d'un nouveau virus
Le signe révélateur était un niveau élevé d'une seule protéine antivirale fabriquée par les cellules qui tapissent les voies nasales, indiquent les auteurs.
Les chercheurs ont appliqué des méthodes de séquençage génétique complet à d'anciens échantillons contenant la protéine, et dans l'un d'eux, ils ont trouvé un virus de la grippe inattendu, appelé grippe C. De la même façon, c’est grâce à cette nouvelle stratégie de réanalyse de tests pour le biomarqueur du système immunitaire qu’ils ont réussi à dépister quatre cas de Covid-19 qui n'avaient pas été diagnostiqués au tout début de l’épidémie du coronavirus, en mars 2020.
"Trouver un nouveau virus dangereux revient à chercher une aiguille dans une botte de foin", a déclaré Ellen Foxman, professeure associée de médecine de laboratoire et d'immunobiologie et auteure principale de l'étude. "Nous avons trouvé un moyen de réduire considérablement la taille de la botte de foin."
