ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Maladies cardiaques : voici le nombre de pas à faire après 60 ans pour les éviter

Bien vieillir

Maladies cardiaques : voici le nombre de pas à faire après 60 ans pour les éviter

Par Sophie Raffin

Marcher est bon pour la santé. C’est prouvé par de nombreuses études. Toutefois, il n’est pas obligé de franchir les 10.000 pas quotidiens pour commencer à voir des bénéfices sur la santé cardiovasculaire.

Paul Bradbury/istock
L'OMS recommande aux adultes de consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée.
Ils peuvent sinon pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue.

Un des conseils récurrents pour rester en bonne santé est d’effectuer l’équivalent de 10.000 pas par jour. Une étude de l’université du Massachusetts à Amherst montre qu’il n’est pas nécessaire de marcher aussi longtemps pour observer des bénéfices sur le cœur.

Maladie cardiovasculaire : risques réduits de 40 % dès 6.000 pas

Souhaitant déterminer si l’objectif des 10.000 pas par jour était bénéfique pour la santé, l’équipe scientifique a analysé les données de huit recherches représentant plus de 20.000 personnes résidant dans 43 pays différents. La moyenne d'âge des participants était de 63 ans et 52 % d’entre eux étaient des femmes. Pendant les six années de suivi, 1.523 troubles cardiovasculaires ont été enregistrés.

Les chercheurs ont découvert que les seniors qui marchaient entre 6.000 et 9.000 pas par jour avaient un risque réduit de 40 à 50 % d'événement cardiovasculaire (crise cardiaque, AVC) par rapport à ceux qui parcouraient 2.000 pas par jour. La réduction des risques de maladies cardiaques était observée jusqu’à 15.000 pas quotidiens, plus haut seuil relevé par les études. 

"Nous avons constaté que pour les adultes de plus de 60 ans, il y avait un risque étonnamment plus faible d'événement ou de maladie cardiovasculaire sur un suivi moyen de six ans", explique Amanda Palush, professeure adjointe de kinésiologie (étude des mouvements du corps humain) et auteure principale de l’article parue dans la revue Circulation. "En accumulant plus de pas par jour, le risque diminuait progressivement", ajoute-t-elle.

Marche : les moins actifs ont le plus à gagner

Pour la chercheuse, il ne faut pas se décourager si on a des tendances sédentaires. Elle assure que “les personnes les moins actives ont le plus à gagner” avant de poursuivre "pour celles qui font 2.000 ou 3.000 pas par jour, faire un peu plus peut signifier beaucoup pour leur santé cardiaque". 

"Si vous êtes à 6.000 pas, passer à 7.000 puis à 8.000 est également bénéfique, c'est juste une petite amélioration progressive", précise l’experte.

Marche et maladie cardiaque : pas de lien pour les plus jeunes

Par ailleurs, aucun lien entre la quantité de marche et le risque cardiovasculaire n'a été détecté chez les participants de moins de 60 ans. Toutefois, Amanda Palush revient sur ce constat dans un communiqué de l’université américaine. "C'est parce que les maladies cardiovasculaires sont liées au vieillissement, et ne se concrétisent souvent qu'à un âge avancé. Vous n'allez pas voir beaucoup de gens développer un trouble cardiovasculaire après six ans de suivi chez les jeunes", explique-t-elle.

C’est pourquoi elle prévoit avec son équipe d’effectuer des recherches supplémentaires sur le lien entre la marche et les précurseurs des maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, l'obésité et le diabète de type 2. "Ces conditions se développent chez les jeunes adultes et sont importantes pour la prévention précoce", indique Amanda Paluch.