Voici une nouvelle preuve - s’il en fallait une - qu’il est important de réduire la pollution atmosphérique. Une étude, présentée par l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses des USA et publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, a établi un lien entre les crises d'asthme des enfants vivant en milieu urbain et deux polluants de l’air : l’ozone et les particules fines.
Asthme : l’ozone et les particules fines augmentent le risque de crises
Pour cette étude, les scientifiques ont analysé les données de deux cohortes d’enfants qui vivaient dans des quartiers à faible revenu de villes américaines. L’une, conduite entre 2015 et 2016, comptait 208 participants de 6 à 17 ans, l’autre réalisée entre 2006 et 2008 avait 419 volontaires de 6 à 20 ans. Les chercheurs ont analysé les échantillons de cellules nasales prélevés sur les enfants lors de maladies respiratoires ou lors de visites. Ils avaient également à leur disposition les valeurs de la qualité de l’air et la concentration de polluants dans les zones de résidence à ces périodes.
L’équipe a découvert que les crises d'asthme avaient une cause non-virale chez près de 30 % des enfants, soit deux à trois fois la proportion observée chez les jeunes vivant à la campagne. "Ces attaques étaient associées à des niveaux localement élevés de particules fines et d'ozone dans l'air extérieur", confirme l'article.
Asthme et pollution de l’air : des recherches supplémentaires nécessaires
Les chercheurs indiquent aussi avoir repéré des changements moléculaires dans les voies respiratoires des enfants lors de crises d'asthme non-virales qui pourraient être liées aux deux polluants incriminés. Cela suggérerait selon eux "des mécanismes potentiels pour ces crises". Toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux les comprendre, mais également mieux prévenir les crises d’asthme.
"La forte association que cette étude démontre entre les polluants atmosphériques spécifiques chez les enfants des communautés urbaines pauvres et les crises d'asthme non-virales amplifie encore la preuve que la réduction de la pollution atmosphérique améliorerait la santé humaine", a conclu le Dr Hugh Auchincloss, directeur par intérim du National Institute of Allergy and Infectious Diseases.