Avec les réseaux sociaux, les sollicitations visuelles sont permanentes et peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale. Certains utilisateurs - et utilisatrices - ont tendance à se comparer aux nombreuses photographies de corps, souvent retravaillées pour correspondre à des standards de beauté difficilement atteignables dans la réalité. Cela peut donc avoir un effet néfaste sur l’image de soi.
Réseaux sociaux : Voir des images de tous les types de corps…
En revanche, si l’usage des réseaux sociaux est modéré et que les images qui y circulent montrent tous les types de corps et de morphologies (petit, gros, grand, mince, de couleur, etc.) cela pourrait être bénéfique pour ceux et surtout celles qui les regardent. C’est en tout cas ce qu’affirment des chercheurs dont les travaux ont été publiés dans la revue Body Image.
Pour parvenir à leurs résultats, ils ont demandé à 159 femmes âgées de 18 à 25 ans de regarder quotidiennement des publications de différents types de corps durant une période de 14 jours. Ainsi, ils ont observé qu’elles avaient toutes une meilleure image d’elles-mêmes et qu’elles avaient aussi tendance à moins se comparer aux autres. Ces effets ont aussi été observés pendant quatre semaines après la fin de l’expérience.
…pour améliorer l’image corporelle que l’on a de soi-même
"L'image corporelle est un énorme problème à l'échelle mondiale, explique le Dr Jasmine Fardouly, l’une des autrices de l’étude, dans un communiqué. Nous devons donc essayer d'améliorer l'image corporelle des gens, en particulier via les médias sociaux, où beaucoup de personnes passent leur temps et sont inondées de canons de beauté sociétaux dès leur plus jeune âge". En effet, en moyenne, les participants à l’étude passaient deux heures par jour sur Facebook.
Les messages qu’elles peuvent voir sur les réseaux sociaux sont aussi néfastes pour leur santé mentale. "Être mécontent de son corps est un facteur de risque pour de nombreux troubles de la santé mentale”, poursuit le Dr Jasmine Fardouly. Notamment des troubles anxieux, de l’alimentation, ou encore la dépression. Cela met beaucoup de pression sur les jeunes filles”. En effet, ces images stéréotypées présentes sur les réseaux sociaux sont visibles dès l’adolescence et ne contribuent pas à l’acceptation de soi durant cette période difficile.
Un autre groupe de participants à l’étude ayant consulté des publications neutres a également signalé une amélioration de l’image corporelle. Ainsi, les chercheurs estiment que le problème vient bien des images des canons de beauté puisque leur simple suppression a un impact positif. "Même regarder du contenu neutre en apparence sur les réseaux sociaux semble être bénéfique pour l'image corporelle", indique le Dr Jasmine Fardouly, qui plaide pour une action des réseaux sociaux : "Les plateformes pourraient intégrer plus de diversité dans leurs algorithmes.”