Tour de taille, taux de triglycérides sanguin, cholestérol, glycémie à jeun et pression artérielle. Lorsque trois de ces indicateurs (ou plus) sont trop élevés, les médecins parlent à présent de « syndrome métabolique ». Et cet ensemble de signes physiologiques est loin d'être anodin, puisqu'il double quasiment le risque de maladie cardiovasculaire et multiplie par cinq celui de diabète de type 2. « Un état qu’il est donc important d’éviter ! », prévient ce mardi l'Inserm (1). Pour y parvenir, l'Institut de conseille de « suivre les recommandations nutritionnelles du Programme national nutrition santé (PNNS). » Cette analyse, conduite dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé, est publié cette semaine dans PLoS ONE.
Dans cette étude, la chercheuse de l'Inserm Camille Lassale (2) et ses collègues ont évalué le risque de syndrome métabolique, corrélé au risque cardiovasculaire, en fonction des habitudes alimentaires des internautes de la cohorte NutriNet. Parmi ces volontaires qui participent à cette vaste étude sur les liens entre alimentation et santé, 7 902 adultes qui avaient déjà détaillé leurs consommations alimentaires, ont accepté de se rendre à une visite médicale et de donner un échantillon de leur sang.
Les chercheurs ont ensuite attribué une « note » à chacun d’entre eux, en fonction de leur degré d’adhésion aux différentes mesures du PNNS : consommation de fruits et légumes, de féculents, de poisson, activité sportive...
« Les résultats obtenus ont montré un lien significatif entre l’adhésion aux recommandations du PNNS et la concentration plasmatique en triglycérides, la pression artérielle systolique et diastolique et le tour de taille, indique l'étude. Et ce n'est pas la seule bonne nouvelle rapportée par ces scientifiques !
Plus les recommandations du PNNS sont respectées et plus le risque de syndrome métabolique diminue, en particulier chez les hommes, et ce indépendamment de l’âge, des apports énergétiques totaux, du statut tabagique ou encore du niveau socioprofessionnel. Seul bémol dans cette étude, « aucun lien avec taux de cholestérol sanguin (total, HDL, LDL) ou à la glycémie à jeun n’est apparu », précisent les chercheurs.
Enfin, les auteurs ont constaté que ce lien était renforcé par l’adhésion à certaines mesures particulières, notamment la consommation de plus de cinq fruits et légumes par jour, la consommation de produits céréaliers complets (au lieu de farine blanche), une consommation modérée d’alcool, un consommation réduite de sel et une activité physique supérieure à une demi-heure de marche rapide par jour. Pour les auteurs, « ces données soulignent l’importance de promouvoir l’ensemble des mesures du PNNS sur le plan cardiovasculaire. »
(1) Institut national de la santé et de la recherche médicale
(2) Unité 557 Inserm/INRA/CNAM, Bobigny