Une étude récemment publiée par l'université de York au Canada a mis en lumière les fondements biologiques des maladies liées à l'obésité chez les souris et les différences entre les deux sexes sont “frappantes”, d’après les chercheurs.
Les cellules des tissus adipeux se comportent différemment selon les sexes
C’est dans les cellules qui construisent les vaisseaux sanguins dans le tissu adipeux des souris mâles et femelles qu’ils ont découvert des contrastes. Le tissu adipeux est un ensemble de cellules (les adipocytes) serrées les unes contre les autres qui stockent des graisses.
On savait depuis 2018 que lorsque les souris deviennent obèses, les femelles développent beaucoup plus que les mâles de nouveaux vaisseaux sanguins pour alimenter en oxygène et en nutriments le tissu adipeux en expansion.
Cette nouvelle étude s'est concentrée sur les différences entre les cellules endothéliales qui constituent ces vaisseaux sanguins dans le tissu adipeux. Il en ressort qu’elles se répliquent plus facilement chez les femelles là où les mâles présentent un niveau élevé d'inflammation, néfaste pour la santé.
L'obésité entraîne davantage d'inflammation chez le mâle
Les cellules endothéliales qui présentent ce type de réponse inflammatoire sont très dysfonctionnelles. En effet, l’inflammation est un facteur de risque de développement des maladies associées à l'obésité, telles que les maladies cardiovasculaires, la résistance à l'insuline et le diabète.
Ce phénomène expliquerait donc pourquoi les hommes seraient plus touchés que les femmes par ces maladies liées à l’obésité : "Nous étions vraiment intéressés par l'exploration de cette différence car, pour nous, elle témoignait de quelque chose de vraiment fascinant qui se passe chez les femelles et qui les protège”, a indiqué le professeur Tara Haas, de l'École de kinésiologie et des sciences de la santé de la Faculté de santé.
Les cellules des vaisseaux sanguins des femelles résistent mieux à l'obésité
D’après les auteurs, les cellules endothéliales féminines font donc preuve d’une résilience continue, même lorsqu'elles sont stressées par un régime riche en graisses à long terme. Cette découverte pourrait aider les chercheurs à mieux comprendre pourquoi l'obésité se manifeste différemment chez les hommes et les femmes.
En effet, bien que les humains et les souris aient des gènes différents qui peuvent être activés ou désactivés, les conclusions de cette étude s'appliqueraient probablement à l'Homme. Les chercheurs souhaitent donc maintenant étudier les mêmes cellules chez les humains.