On estime qu’environ 30 % des personnes ayant été contaminées par le Sars-CoV-2 développent un covid long par la suite. Une nouvelle découverte permet d’en savoir plus sur cette maladie pouvant persister plusieurs mois. Il existerait 4 formes différentes du covid long.
Covid long : des sous-types différenciés par les symptômes
Pour mieux comprendre le Covid long, des chercheurs de Weill Cornell Medicine ont réuni les dossiers médicaux de près de 35.000 patients américains qui ont été testés positifs au Sars-CoV-2 de mars 2020 à novembre 2021 et ont ensuite développé des signes persistants de la Covid-19. Ils ont créé un algorithme capable de repérer des patterns parmi les symptômes. Cet outil leur a permis de détecter quatre schémas différents :
- Covid long touchant le système cardiaque et rénal : 34 % des patients présentaient cette sous-forme. La moyenne d'âge des malades de ce groupe était plus élevée que celle des autres (âge médian de 65 ans). Ils étaient plus susceptibles d'être des hommes (49 %), avaient un taux relativement élevé d'hospitalisation pour Covid-19 (61 %) et avaient relativement plus de pré-conditions existantes. Ce groupe avait également la proportion la plus élevée (37 %) de patients qui ont été touchés par le coronavirus lors de la première grande vague survenue aux USA (de mars à juin 2020).
- Covid long entraînant des troubles respiratoires, de sommeil ou d’anxiété : 33 % des malades suivis souffraient de cette forme de covid long. En plus des problèmes respiratoires et de sommeil, ils pouvaient se plaindre de maux de tête et de douleurs thoraciques. 63 % des patients étaient des femmes avec un âge médian de 51 ans. Le taux d'hospitalisation pour Covid était beaucoup plus faible (31 %). Près des deux tiers des personnes de ce groupe ont été testées positifs pour le Sars-CoV-2 au cours des vagues ultérieures (novembre 2020 à novembre 2021). Les conditions préexistantes étaient centrées sur des problèmes respiratoires tels que la maladie pulmonaire obstructive chronique et l'asthme.
- Covid long avec des symptômes musculo-squelettiques et du système nerveux : il représente 23 % des cas. Les patientes étaient majoritaires dans ce groupe (plus de 60 %).
- Covid long avec une combinaison de symptômes digestifs et respiratoires : 10 % des patients toujours impactés par leur contamination au coronavirus présentaient cette forme de la maladie. Ils étaient majoritairement des femmes, également.
Mieux comprendre les mécanismes du Covid long pour mieux le soigner
"Comprendre l'épidémiologie du Covid long permet aux médecins d'aider les patients à comprendre leurs symptômes et leurs pronostics et facilite le traitement", a expliqué la Dr Rainu Kaushal, présidente du Département des sciences de la santé des populations à Weill Cornell Medicine et co-auteure de l’étude parue début décembre dans la revue Nature Medicine.
En mettant en lumière les 4 sous-types de Covid long, les chercheurs ont remarqué -qu’à l’exception du premier schéma- les femmes représentaient une majorité significative des patients. "Cette différence entre les sexes dans le risque de Covid long est cohérente avec les recherches antérieures, mais jusqu'à présent, très peu d'études ont tenté de découvrir les mécanismes qui la sous-tendent", a expliqué le Dr Fei Wang, co-auteur des travaux et professeur au Weill Cornell Medicine.
L’équipe poursuit ainsi ses recherches pour définir plus précisément les symptômes du Covid long et identifier les facteurs de risques et traitements possibles.