La tunique albuginée (Tunica albuginea) est un tissu épais et gris, qui recouvre le corps caverneux du pénis. Elle se caractérise par "une structure à double couche composée de fibres de collagène ondulées", selon des chercheurs de l’université de technologie du Sud de la Chine. "Au cours de l'érection, ces fibres subissent un redressement et un étirement pour assurer la transition entre la souplesse et la fermeté", ont-ils précisé. Si ce tissu est endommagé, le patient peut souffrir de troubles de l’érection.
Un patch à base d’hydrogel avec les mêmes propriétés que la Tunica albuginea
Dans le cadre d’une étude, publiée dans la revue Matter, l’équipe chinoise a développé une tunique albuginée artificielle pour restaurer la fonction érectile. Dans le détail, ils ont élaboré un patch "composé d'un hydrogel raidisseur constitué de fibres alignées mais ondulées". Par conséquent, il possède des propriétés biomécaniques qui imitent celles de la tunique albuginée naturelle. Ensuite, les chercheurs ont mené des expériences en laboratoire pour analyser la toxicité du tissu artificiel et sa compatibilité avec le sang puisqu'il est conçu pour rester longtemps dans l'organisme. D’après eux, cette tunique albuginée artificielle ne devrait pas être nocive pour les autres tissus.
La tunique albuginée artificielle a restauré la fonction érectile
Pour tester l’efficacité de ce patch à base d’hydrogel, les chercheurs ont mené une expérience sur des cochons d’Inde présentant des lésions au niveau de la tunique albuginée. Ces derniers ont réalisé une incision sur leur pénis pour empêcher l’érection et ont ensuite suturé la tunique albuginée artificielle dessus. Selon l’étude, le patch avait "la capacité de réparer les blessures". Autre constat : il aidait à rétablir la fonction érectile de manière similaire à celle du tissu du pénis normal.
Une blessure au pénis endommage aussi les nerfs et le corps caverneux
"Les résultats un mois après l'intervention ont montré que le groupe ayant bénéficié du patch a obtenu de bons résultats, mais pas parfaits en termes de réparation", a déclaré Xuetao Shi, auteur des recherches, dans un communiqué. Durant l’étude, les scientifiques ont constaté que la tunique albuginée n’était pas le seul tissu abîmé en cas de blessures au niveau du pénis. D’après eux, les nerfs environnants et le corps caverneux sont souvent endommagés eux aussi, ce qui rend les réparations plus difficiles.
"À ce stade, nos travaux se concentrent sur la réparation d'un seul tissu du pénis. La prochaine étape consistera à envisager la réparation de l'ensemble du défaut du pénis ou la construction d'un pénis artificiel dans sa globalité", a indiqué Xuetao Shi. Il a ajouté que les auteurs prévoyaient aussi d'étudier des techniques permettant de réparer d'autres tissus, notamment le cœur et la vessie.