- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde.
- Aucun traitement ne permet de guérir la démence.
On le sait : le stress présente différents effets négatifs sur la santé. Cet état peut notamment favoriser la survenue de la fatigue, de l’hypertension, de la nervosité ou de la dépression. Dans une récente étude publiée dans la revue JAMA Network Open, des chercheurs finlandais ont observé que des signes de détresse psychologique comme le stress ou l’épuisement peuvent être associés à une augmentation du risque de démence.
Le stress est-il un facteur favorisant le déclin cognitif ?
La démence est un syndrome qui comprend différents symptômes comme la dégradation de la mémoire, du comportement, du raisonnement ou de l’aptitude à effectuer des activités de la vie quotidienne. La forme de démence la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont donc examiné différentes enquêtes nationales basées sur la population et collectées en Finlande tous les cinq ans de 1972 à 2007. Cette cohorte a également été associée aux données du registre de santé finlandais pour la démence et à la mortalité de chaque participant jusqu’à fin 2017.
Au cours de l’étude, les participants ont auto-déclaré leurs symptômes de détresse psychologique comme le stress, l'humeur dépressive, l'épuisement et la nervosité. Les cas de démence ont été recensés par le biais des registres nationaux de santé.
Sur la période de suivi de 25 ans, 7.935 sujets ont reçu un diagnostic de démence parmi les 67.688 participants. "Les symptômes de détresse psychologique, en particulier après 45 ans, ont été associés à une démence ultérieure, mais la nature de cette association n'est pas claire", a cependant indiqué Sonja Sulkava, co-auteure de l’étude et chercheuse à l'Institut finlandais pour la santé et le bien-être à Helsinki (Finlande).
Stress et démence : besoin de confirmer les résultats
Dans un éditorial, le Professeur Yoram Barack de l’université d’Otaga (Nouvelle-Zélande) a cependant mentionné un point noir de l’étude : le stress ou l’épuisement ont été évalués à partir de réponses auto-déclarées des participants. Selon lui, le rôle du stress en tant que facteur favorisant de démence n'est pas valable, car aucun diagnostic clinique d'anxiété et de dépression n'est inclus dans la recherche.
"Ces résultats suggèrent que pour résoudre l'énigme entourant l'association de la dépression et de l'anxiété avec le risque de démence, nous devons examiner des modèles durables de perception de l'environnement interne et externe sur de longues périodes et à travers les différentes phases du cycle de vie", a-t-il suggéré.