En France, 80.000 personnes environ font une crise cardiaque chaque année, selon l’Assurance maladie. Cet événement cardiaque peut être défini comme la destruction d'une partie du muscle cardiaque. Souvent, cela laisse des séquelles, notamment une cicatrice au niveau du cœur, qui est donc endommagé.
Une cicatrice qui empêche le bon fonctionnement du cœur
Cette cicatrice n’a pas la même élasticité ni la même flexibilité que le muscle cardiaque sain. Ainsi, même quand une personne survit à une crise cardiaque, elle peut avoir des complications car le pompage du sang et son transport ne fonctionnent plus aussi bien.
Mais des chercheurs ont peut-être trouvé une solution pour empêcher cet effet secondaire et redonner de l'élasticité et de la flexibilité au tissu cicatriciel. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Circulation Research.
Leur méthode consiste à injecter de la tropoélastine, une protéine à l'origine de l'élastine dans les tissus élastiques. "La tropoélastine peut réparer le cœur car il s'agit d'une réplique précise de la protéine élastique naturelle du corps”, explique le professeur Anthony Weiss, l’un des auteurs, dans un communiqué.
Crise cardiaque : la tropoélastine permet au muscle de retrouver son élasticité
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont testé la tropoélastine en laboratoire sur des rats. Pour l’injecter, ils ont opté pour une nouvelle méthode chirurgicale utilisant des ultrasons pour guider l'aiguille dans la paroi cardiaque.
Ainsi, ils ont observé qu’une seule injection de ce produit, réalisée dans la paroi du cœur quatre jours après la crise cardiaque, pouvait redonner de l’élasticité à la cicatrice du cœur. Et les résultats sont probants : après 28 jours, les chercheurs ont découvert que le muscle cardiaque, initialement endommagé par la crise cardiaque, avait retrouvé son élasticité. Mieux, sa fonction musculaire - notamment ses capacités de pompage et de transport du sang - ressemblait à celle d'avant la crise cardiaque.
"Cette recherche met en valeur le potentiel de la tropoélastine dans la réparation cardiaque et suggère que d'autres travaux pourraient montrer ses possibilités pour de futurs traitements et thérapies”, explique le Dr Robert Hume, principal chercheur de cette étude.
Des cellules cardiaques capables de générer elles-mêmes grâce à la tropoélastine
D’autres tests ont également montré que l’injection de tropoélastine réduisait la taille de la cicatrice et augmentait sa teneur en élastine. Enfin, des expériences ont aussi été menées sur des fibroblastes cardiaques humains, c’est-à-dire un sous-ensemble de cellules cardiaques. Ainsi, grâce à la tropoélastine, elles étaient capables de générer elles-mêmes de l'élastine.
"Ce que nous avons trouvé est très encourageant, insiste James Chong, l’un des auteurs. Nous espérons continuer à développer la méthode afin qu'elle puisse éventuellement être utilisée dans un cadre clinique ainsi que pour traiter et améliorer la vie de millions de patients souffrant d'insuffisance cardiaque dans le monde".