- Les troubles musculo-squlettiques sont les maladies professionnelles les plus répandues en France.
- Les femmes et les personnes des milieux populaires sont les plus concernées.
Les travailleurs en ont plein le dos. Selon une étude Ifop pour PERCKO*, les salariés français sont de plus en plus nombreux à souffrir de maux de dos, liés à leur activité professionnelle. Si elles sont fréquentes chez les ouvriers et les travailleurs manuels, ces douleurs n’épargnent pas les salariés de bureau, en particulier ceux qui télétravaillent la plupart du temps. 93 % des télétravailleurs interrogés dans cette étude affirment que le mal de dos dont ils souffrent est lié à leur activité professionnelle.
Le mal de dos est le trouble musculosquelettique le plus fréquent
Cette recherche a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 8 décembre 2022 auprès d’un échantillon de 1.004 personnes, représentatif des salariés français. 86 % des répondants ont déjà souffert d’un trouble musculosquelettique lié au travail. Le mal de dos est le trouble le plus fréquemment cité : en 2022, il concernait 69 % des répondants, contre 50 % en 2010, suivi par les douleurs à la nuque et aux épaules. Au total, 77 % des personnes interrogées déclarent que leurs douleurs sont liées à leur travail.
Le télétravail, un facteur de risque pour le mal de dos ?
Si le mal de dos et les troubles musculosquelettiques sont fréquents dans le milieu ouvrier et dans les métiers manuels, l’étude montre que les personnes habituées au télétravail sont fortement concernées. 46 % des télétravailleurs à temps complet affirment souffrir du dos au moins une fois par semaine. Or, ces derniers se sentent plutôt délaissés par leurs employeurs. "Une majorité de télétravailleurs estiment insuffisante la participation de leur entreprise à l’achat de matériel ergonomique (60%)", est-il précisé dans le texte. "Cette étude va dans le même sens qu’une précédente étude PERCKO menée durant le confinement, étude qui avait montré une augmentation du mal de dos lors du télétravail généralisé, notamment parce que les équipements que l’on a chez soi sont souvent peu ergonomiques et peu adaptés à des journées de travail successives", soulève Quentin Perraudeau, co-fondateur de PERCKO, entreprise spécialisée dans les outils pour soulager les maux de dos, qui a commandé l’étude à l’IFOP.
Travail : quelles sont les conséquences du mal de dos ?
Si les douleurs sont liées au travail, elles ne s’arrêtent pas lorsque la journée se termine. Ainsi, 64 % des personnes souffrant de maux de dos liés au travail affirment que cela a un impact sur leur état de santé physique global. Près de 60 % constatent que cela dégrade leur niveau de bien-être psychologique et leur moral en général. "Les douleurs de dos sont handicapantes puisqu’elles limitent les salariés à tout niveau et à tout moment, tant au travail que dans leur vie personnelle, constate Quentin Perraudeau. Mais l’intérêt de l’étude est de montrer que ces douleurs physiques causent aussi une souffrance émotionnelle très forte, avec une appréhension constante et une charge mentale qui est d’autant plus dure à porter qu’il existe une peur de la stigmatisation. Quatre salariés sur dix pensent en effet que leur mal de dos est sous-estimé par leurs managers, et 60 % des salariés les plus précaires n’osent pas demander des arrêts de travail pour ce motif." Or comme le rappelle l'Assurance maladie, "l’employeur ou les instances représentatives du personnel de l’entreprise" sont des "parties prenantes dans la prévention du mal de dos". Dans certains cas, le poste de travail peut être adapté ou un temps partiel thérapeutique peut être envisagé, afin de limiter au maximum les douleurs.
*Etude Ifop pour PERCKO, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 8 décembre 2022 auprès d’un échantillon de 1004 personnes, représentatif des salariés français