- Un adulte sur trois est concerné par l’hypertension artérielle (HTA) en France, d'après l'Inserm. Elle touche moins de 10 % des 18–34 ans contre plus de 65 % après 65 ans.
- Cette maladie chronique, très fréquente dans l'Hexagone, peut être définie comme une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins.
- Cette maladie est la première cause d’accident vasculaire cérébral (AVC) évitable.
Des médecins de l'université Queen Mary de Londres, de l'hôpital Barts et de l'hôpital universitaire de Cambridge ont mené des recherches en utilisant un nouveau type de tomodensitométrie (TMD) pour détecter de minuscules nodules (des grosseurs anormales qui se développent à la surface d'un tissu ou d'un organe) situés dans les glandes hormonales afin de guérir l'hypertension artérielle en les supprimant. Les nodules sont découverts chez 1 personne sur 20 souffrant d'hypertension artérielle. Aussi appelé CT-Scan, le TDM est un examen radiologique qui capte des images détaillées en trois dimensions.
Publiée ce 16 janvier dans la revue Nature Medicine, la nouvelle étude de cette équipe de médecins résout un problème vieux de 60 ans sur la façon de détecter les nodules producteurs d'hormones sans nécessiter d’analyse avec un cathéter, un examen compliqué qui n'est disponible que dans une poignée d'hôpitaux et qui échoue souvent. Leurs recherches ont également révélé que, lorsqu'il est combiné avec un test d'urine, le CT-Scan est capable de détecter les groupes de patients qui arrêtent tous leurs médicaments contre l'hypertension après le traitement.
L'aldostérone, l'hormone souvent à l'origine de l'hypertension artérielle
Pour cette étude, 128 personnes ont été scannées après que les médecins ont découvert que leur hypertension artérielle était causée par l'aldostérone, une hormone stéroïde. L'analyse a révélé que chez les deux tiers des patients présentant une sécrétion élevée d'aldostérone, l'hormone provenait d'un nodule bénin dans une des glandes surrénales et que ce nodule pouvait être retiré en toute sécurité.
Chez la plupart des personnes souffrant de pression artérielle élevée, la cause est inconnue et la condition nécessite un traitement médicamenteux à vie. Des recherches antérieures menées par le groupe de l'université Queen Mary ont découvert que chez 5 à 10 % des personnes souffrant d'hypertension, la cause est une mutation génétique dans les glandes surrénales, qui entraîne une production excessive de l'hormone stéroïde aldostérone. L'aldostérone provoque la rétention de sel dans le corps, ce qui fait monter la tension artérielle. Les patients présentant des niveaux excessifs d'aldostérone dans le sang sont résistants au traitement avec les médicaments couramment utilisés pour l'hypertension et présentent un risque accru de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux.
Hypertension : 99 % des nodules "ne sont jamais diagnostiqués"
Cette nouvelle technique d’analyse utilise une dose à action brève de metomidate, un colorant radioactif qui adhère uniquement au nodule producteur d'aldostérone. Elle est aussi précise que le traditionnel test par cathéter, mais plus rapide, indolore et plus facile à réaliser techniquement avec succès chez chaque patient. Jusqu'à présent, le test du cathéter était incapable de prédire quels patients seraient complètement guéris de l'hypertension par l'ablation chirurgicale de la glande.
Le professeur Morris Brown, co-auteur principal de l'étude et professeur d'hypertension endocrinienne à l'université Queen Mary de Londres, a déclaré dans un communiqué : "Ces nodules producteurs d'aldostérone sont très petits et passent facilement inaperçus lors d'un scanner régulier. Lorsqu'ils brillent pendant quelques minutes après notre injection, ils se révèlent être la cause évidente de l'hypertension, qui peut souvent être guérie. Jusqu'à présent, 99 % ne sont jamais diagnostiqués en raison de la difficulté et de l'indisponibilité des tests. Espérons que cela soit sur le point de changer."