- 5.200 nouveaux cas de cancers de l’ovaire ont été diagnostiqués en 2018 dans l’Hexagone. Il s’agit du 8e cancer le plus fréquent chez les femmes.
- Le cancer de l’ovaire reste longtemps silencieux. Les symptômes apparaissent généralement lorsque la tumeur a atteint un stade avancé.
- Les signes de cancer de l’ovaire les plus fréquents sont des troubles du transit (ballonnements, nausées…), des problèmes gynécologiques (perturbation des règles, pertes vaginales anormales…),des douleurs pelviennes ou encore une sensation de pesanteur au niveau abdominal.
Les travaux dévoilés par les chercheurs de la Mayo Clinic dans la revue Scientific Reports assurent que la composition bactérienne du microbiome de l’appareil reproducteur peut être un indicateur du risque de cancer de l'ovaire. Les espèces présentes ainsi que leurs volumes permettraient de poser le diagnostic et le pronostic des patientes.
Cancer de l'ovaire : le microbiote permettrait un diagnostic plus précoce
Les chercheurs ont analysé des échantillons des microbiotes de l’appareil reproducteur de 30 femmes ayant subi une hystérectomie en raison d’un cancer de l'ovaire et de 34 patients ayant eu cette opération pour une autre affection.
"Nous avons trouvé un schéma clair qui révèle que les femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire à un stade précoce ont une accumulation significativement plus élevée de microbes pathogènes par rapport aux femmes atteintes d'une autre maladie à un stade avancé", explique la Pr Abigail Asangba, chercheuse au Center for Individualized Medicine de la Mayo Clinic.
"Dans les stades ultérieurs, le nombre de microbes s'estompe. Ce signal fort pourrait potentiellement nous aider à diagnostiquer les femmes plus tôt et à sauver des vies. De la même manière qu'un test Pap non invasif est utilisé pour détecter le cancer du col de l'utérus."
Le microbiote pourrait aussi donner des indications sur le pronostic. Les femmes qui avaient une accumulation plus élevée de microbes pathogènes présentaient de moins bons résultats par rapport aux autres.
Cancer de l’ovaire : certaines bactéries augmenteraient le risque
L’analyse des échantillons a aussi révélé que le microbiote intime des femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire comptait des bactéries pathogènes spécifiques. L’équipe a notamment identifié des Bactéroïdes (autrefois connu sous le nom Dialister, NDLR), Corynebacterium, Prevotella et Peptoniphilus.
"Ces bactéries sont connues pour être associées à d'autres maladies, y compris d'autres cancers, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour savoir si elles contribuent au cancer de l'ovaire", explique la Pr Marina Walther-Antonio.
La scientifique assure que l'identification des signatures du microbiome permettrait de prédire le risque de développer des tumeurs malignes au niveau des ovaires et d’agir ainsi très en amont de la maladie.