- Quelque 6 millions de Français n'ont pas de médecin traitant affilié, d'après un rapport du Sénat.
- 10 millions de français ont été recensés comme ayant un accès aux soins de qualité inférieure à la moyenne d’après l’ Association des Maires Ruraux de France (AMRF)
C’est un pas vers “la refondation de notre système de santé”, d’après le ministre de la Santé François Braun.
Une loi pour lutter contre les déserts médicaux vient en effet d’être adoptée hier à l’unanimité en première lecture à l'Assemblée nationale, avec l’abstention du RN et de LR.
Infirmiers, kinés... des professionnels de santé voient leurs prérogatives s'étendre
Elle permet notamment l’accès direct à certains infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes, sans passage en amont par le médecin généraliste. Les infirmiers seraient en outre autorisés à prescrire certains médicaments, et un amendement leur permet de prendre en charge les plaies, en coordination avec un médecin, après une formation dédiée.
Les assistants dentaires voient aussi leurs attributions s'élargir avec un nouveau statut d’assistant en médecine bucco-dentaire. Les pédicures podologues pourront eux prescrire des orthèses plantaires, et les opticiens adapter une prescription des ophtalmologues.
La proposition de loi prévoit également qu’un pharmacien pourrait renouveler les traitements chroniques pour une durée maximale de trois mois, lorsque le médecin prescripteur n’est pas disponible.
Le texte de loi doit encore être voté par le Sénat
"Concrètement, ce texte va permettre aux patients de pouvoir consulter directement sans ordonnance préalable d’un médecin ces professionnels de santé et donc favoriser un meilleur accès aux soins. L’offre de soins médicaux étant insuffisante par rapport aux besoins de la population, il est indispensable de trouver des solutions. Et l’une d’elles est de faire confiance dans les diplômes universitaires obtenus par ces professionnels", a expliqué Stéphanie Rist, la députée du Loiret et rhumatologue, qui défendait le texte face à ses détracteurs.
Le 18 janvier dernier, le collectif "Médecins pour demain" avait écrit aux élus pour s’émouvoir du fait que "des actes médicaux soient réalisés par des professionnels non-médecins" : "Notre président semble vouloir (...) cantonner votre médecin à un simple coordinateur d’une "équipe soignante" en première ligne (infirmiers, kinés, pharmaciens…). Nous exigeons de maintenir le médecin au centre de la prise en charge : c’est la condition indispensable à une prise en charge optimisée de nos patients sans perte de chance.”
Le texte de loi sera examiné par le Sénat le 14 février prochain.