- La prévalence de l’apnée du sommeil est deux fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes, selon la HAS.
- Elle augmente avec l’âge et le surpoids : au moins 30% des plus de 65 ans sont concernés par l’apnée du sommeil, selon l’Inserm.
En France, l’apnée du sommeil, aussi appelé syndrome d’apnée hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS), toucherait 2 à 5 % de la population adulte, ce qui représente 1 à 3 millions de patients, selon la Haute Autorité de Santé (HAS).
L’apnée du sommeil provoque des somnolences
L’apnée du sommeil se caractérise par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant la nuit. Plus précisément, c’est le conduit aérien au niveau du pharynx qui se ferme pendant 10 à 30 secondes ou parfois plus, à raison d’au moins cinq événements par heure de sommeil. Sans en avoir conscience, les patients subissent généralement des micro-réveils pendant la nuit car leur cerveau déclenche un système neurologique réflexe pour respirer. Mais cela perturbe leur sommeil et a des conséquences sur leur vie quotidienne. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), il s’agit de ronflements, d’une fatigue chronique, de troubles cardiovasculaires, de décès prématurés ou encore de somnolence diurne.
Ce dernier symptôme se caractérise par des endormissements involontaires au cours de la journée dès que l’environnement n’est plus stimulant. Dans une campagne de sensibilisation à destination du grand public, l’Alliance Apnées du Sommeil rappelle que la somnolence diurne excessive (SDE) multiplie le risque d’accidents. Et ce, d’autant plus que ce symptôme “persiste chez 13 % [des patients atteints d’apnée du sommeil] malgré un traitement par pression positive continue bien conduit”. Il s’agit généralement d’un appareil -le plus souvent un masque- qui, pendant la nuit, envoie l'air dans les voies respiratoires pour que le patient respire en continu. Selon l’Assurance maladie, on parle de ventilation en PPC (pression positive continue).
La somnolence augmente les risques d’accidents
“La fatigue correspond à la difficulté à maintenir une performance, elle se manifeste par des douleurs musculaires, le regard fixe, une raideur de la nuque, explique le Dr Marc Sapène, président d’Alliance Apnées du Sommeil sur le site internet de l’organisation. La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec un risque d’endormissement important ; elle est due à un manque ou une mauvaise qualité de sommeil. Son seul traitement naturel, c’est de dormir, tandis que la fatigue sera corrigée par du repos.”
La somnolence n’est pas un symptôme à sous-estimer car elle augmente les risques de certains accidents. Ceux de la route tout d’abord, car la somnolence au volant est responsable de 20 % des accidents mortels de la circulation en Europe. Autre risque : l’accident du travail. “Les gens ne mesurent pas la gravité de la somnolence, précise le Dr Marc Sapène. Les personnes qui travaillent comme grutiers, pilotes d’avion (...) prennent non seulement un risque pour elles-mêmes mais, par la nature de leur profession, mettent également en danger la vie des autres.”
Si vous souffrez de somnolence, il faut donc consulter rapidement votre médecin généraliste. Si vous êtes déjà suivi pour un SAHOS, le praticien spécialisé doit “rechercher la cause de cette somnolence résiduelle”, développe le Dr Marc Sapène. Quand toutes les causes sont exclues, il ne resterait que 6 % de somnolence résiduelle sans causes identifiées, selon une étude publiée en 2009 dans la revue European Respiratory Journal. Mais là encore, des prises en charge peuvent être mises en place pour aider les patients, réduire leurs symptômes et leur permettre de vivre normalement.