Il y a plus d’un millier d’espèces dans notre microbiote intestinal, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Parmi ces micro-organismes, il y a des bactéries (en majorité) mais aussi des virus, des parasites et des champignons non pathogènes.
Un microbiote oral et un microbiote intestinal
Le microbiote intestinal influence une grande partie de l’organisme, comme le système immunitaire, osseux, cardio-vasculaire ou encore le cerveau… Il est propre à chaque individu, aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif. En effet, selon l’Inserm : “Parmi les 160 espèces de bactéries que comporte en moyenne le microbiote d’un individu sain, seule la moitié est communément retrouvée d’un individu à l’autre. Il existerait cependant un socle commun de 15 à 20 espèces présentes chez tous les êtres humains, en charge des fonctions essentielles du microbiote.”
Le microbiote oral - ou buccal - peut être défini comme l'ensemble des micro-organismes présents dans la cavité buccale. Ceux-ci sont essentiellement des bactéries, environ 700 espèces. Selon l’encyclopédie Universalis, chaque individu a un microbiote oral propre et il n’y a que très peu d’espèces en commun avec le microbiote intestinal.
Mais, entre humains, y-a-t’il une transmission des microbiotes oral ou intestinal ? Si oui, comment ? Ce sont les questions auxquelles des chercheurs ont voulu répondre. Leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Nature.
La transmission de microbiote se fait par l’interaction sociale
Pour cela, ils ont analysé plus de 9.000 échantillons de selles et de salive d’humains qui habitaient à différents endroits dans le monde. Ainsi, les chercheurs ont observé que le microbiote intestinal était transmis à la naissance, par la mère. Cet héritage dure car des traces du microbiote maternel a été retrouvé chez des personnes âgées.
Mais le plus étonnant est que les scientifiques ont découvert que la transmission pouvait aussi se faire par contact humain, notamment lorsque des personnes vivent ou cohabitent ensemble. “Nous avons trouvé des preuves d'un partage étendu du microbiote intestinal et oral lié au type de relation et au mode de vie, explique Mireia Valles-Colomer, l’un des auteurs. Ces résultats suggèrent que les interactions sociales façonnent réellement la composition de nos microbiotes.” Évidemment, plus la durée d’interaction est longue, plus le nombre de bactéries échangées est important.
“La démonstration que le microbiome humain est transmissible pourrait suggérer que certaines de ces maladies considérées comme non transmissibles pourraient, au moins dans une certaine mesure, être transmissibles, explique Nicola Segata, qui a dirigé ces travaux. Des études supplémentaires sur la transmission du microbiome peuvent donc faire progresser la compréhension des facteurs de risque de ces maladies et, à l'avenir, explorer la possibilité de réduire ce risque avec des thérapies qui agissent sur le microbiome ou ses composants transmissibles.”