- Des chiens ont également été dressés à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort pour détecter le virus de la Covid-19 à l'odeur.
- L'Institut Curie mène aussi une expérience sur l'odorat canin en se concentrant sur la détection du cancer du sein. Intitulée K-DOG, l’étude suit 450 femmes volontaires et trois chiens entraînés pour dépister précocement les tumeurs mammaires.
IRM, mammographie, biopsie… les méthodes pour détecter les cancers sont souvent onéreuses et/ou invasives. C’est ici que les animaux peuvent nous aider. En effet, plusieurs espèces sont capables de "sentir" la présence de tumeurs cancéreuses chez l’Homme et ainsi faciliter les diagnostics précoces.
Les fourmis détectent une tumeur cancéreuse grâce à l'odeur des urines
Même si l’Homme ne peut pas le détecter, certains cancers peuvent modifier l’odeur de l’urine. Les fourmis qui ont un sens olfactif très développé, peuvent être entraînées à distinguer l’odeur de l’urine d’une personne qui a une tumeur cancéreuse.
La Pr Patrizia d'Ettorre de l'université Sorbonne Paris Nord a expliqué à l'agence de presse PA : "Les fourmis peuvent être utilisées comme biodétecteurs pour distinguer les individus sains de ceux porteurs de tumeurs. Elles sont faciles à former, apprennent rapidement, sont très efficaces et peu coûteuses à entretenir."
Cette découverte s'appuie sur une précédente recherche de la scientifique qui révélait que ces insectes pouvaient "flairer" les cellules cancéreuses humaines cultivées en laboratoire.
Dans cette dernière étude, 70 fourmis Formica fusca ont été soumises à des échantillons d'urine de souris avec et sans tumeurs. Après trois essais, elles étaient capables de différencier l'odeur d'urine de rongeurs sains de celle de souris porteuses de tumeurs. L’experte a ajouté : "Nous les avons formés en utilisant l'apprentissage associatif pour associer une odeur particulière – le cancer – à une récompense et après très peu d'essais, elles ont appris l'association." Les fourmis formées se sont révélées particulièrement efficaces et fiables pour repérer le cancer dans les échantillons présentés.
Baptiste Piqueret de la Sorbonne université Paris Nord et auteur principal de l'étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences, précise que les insectes entraînés restaient au niveau de l'urine des souris cancéreuses environ 20 % plus longtemps qu'auprès des autres échantillons. "Cela ressemble plus à une situation réelle que d'utiliser des cellules cancéreuses cultivées", a reconnu la Pr Patrizia d'Ettorre. L’équipe scientifique veut désormais vérifier si les fourmis peuvent faire de même avec l'urine humaine.
Les chiens flairent la maladie
De nombreux patients du cancer rapportent que le comportement de leur chien a changé quelque temps avant leur diagnostic. Ce qui leur fait souvent dire que leur animal avait "senti" la maladie. Des études scientifiques ont montré que cette observation n’est pas totalement fausse. Nos amis à quatre pattes semblent, en effet, capables de repérer l’odeur d’un cancer.
Des travaux présentés au congrès de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology en 2019 montraient que les chiens pouvaient distinguer les prélèvements sanguins de personnes en bonne santé et ceux de patients atteints d’un cancer du poumon en les flairant.
Si l’un des 4 Beagles entraînés s’est désintéressé de la tâche à réaliser, les 3 autres sont parvenus à reconnaître les échantillons sains à 97,5 % et les échantillons de malades à 96,7 %. "Les chiens ont des récepteurs olfactifs 10.000 fois plus puissants que ceux des humains, ce qui les rend sensibles à des odeurs que nous même ne pouvons pas percevoir", précise l’étude.
Les guêpes et les abeilles peuvent repérer différents cancers
Une étude de l’American Chemical Society de 2015 a montré que les guêpes peuvent détecter des odeurs chimiques spécifiques. Cette capacité leur permettrait de repérer la présence de plusieurs cancers comme celui du poumon, de la peau ou du pancréas dans l’air expiré par les malades.
Les abeilles ont la même aptitude. Ayant connaissance de ces travaux scientifiques, la designer portugaise Susana Soares a mis au point un objet en verre permettant d’utiliser les insectes comme test de dépistage. Ce dernier est composé d’un grand espace où sont placées les abeilles et d’un seconde plus petit où le malade souffle. L’air parvient jusqu’aux abeilles. Si elles se mettent à voler en direction de la petite chambre, c’est qu’elles sont en présence de l’odeur qu’elles ont été entrainés à identifier : c’est-à-dire le cancer. Toutefois, elles peuvent aussi être formées à repérer d’autres pathologies comme la tuberculose et le diabète.