Les blessures à la tête sont liées à de nombreuses complications sur le long terme : handicap, AVC, démence et épilepsie. Mais ce n’est pas tout. Selon des chercheurs de l’université de Pennsylvanie, elles multiplient aussi par deux le risque de décès dans les années qui suivent.
Traumatisme crânien : un taux de mortalité 2 fois plus élevé
L'équipe américaine a analysé les dossiers médicaux de 13.000 personnes sur 30 ans. Elle a découvert que 18,4 % des participants ont souffert d’un ou plusieurs traumatismes crâniens sur la période étudiée. Dans 12,4 % des cas, les blessures à la tête ont été déclarées modérées ou graves. Le délai médian entre le traumatisme crânien et le décès était de 4,7 ans.
Les scientifiques ont constaté que le taux de mortalité toutes causes confondues chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien était de 2,21 fois celui des individus n’ayant jamais eu de blessures à la tête. Les participants qui avaient connu les lésions les plus graves affichaient un risque plus grand encore : leur taux de mortalité est de 2,87 fois celui des personnes sans traumatisme crânien.
"Nos données révèlent que les traumatismes crâniens sont associés à des taux de mortalité accrus, même à long terme. C'est particulièrement le cas pour les personnes souffrant de traumatismes crâniens multiples ou graves", a expliqué l'auteure principale de l'étude, Dr Holly Elser, résidente en neurologie à l’école de médecine de l’université de Pennsylvanie. "Cela souligne l'importance des mesures de protection, comme le port du casque et de la ceinture de sécurité, pour prévenir les blessures à la tête."
Blessure à la tête : des décès à cause de troubles neurologiques plus fréquents
Au sein de la population générale, les causes de décès les plus fréquentes sont les cancers, les maladies cardiovasculaires et les troubles neurologiques (comme la démence, l'épilepsie et les AVC). Chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien au cours de leur vie, la mort était le plus souvent due à des troubles neurologiques et des blessures non intentionnelles (comme des chutes).
L’équipe a constaté que chez les patients ayant eu un traumatisme crânien, près des deux tiers des causes neurologiques de décès étaient attribuées à des maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson. Ces pathologies représentaient une plus grande proportion des décès globaux chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien (14,2 %) par rapport à celles qui n'en avaient pas (6,6 %).
"Les données de l'étude n'expliquent pas pourquoi la cause du décès chez les personnes souffrant de traumatismes crâniens est plus susceptible d'être due à des maladies neurodégénératives, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les recherches sur la relation entre ces troubles, les traumatismes crâniens et la mort", a conclu la Dr Andrea Schneider, professeure de neurologie à l’université de Pennsylvanie.