- Le choix de la classe thérapeutique choisie pour traiter un patient dépend de plusieurs critères comme ses symptômes, ses pathologies, les antidépresseurs préalablement reçus, etc.
- Selon l’Inserm, après 8 semaines de traitement médicamenteux bien respecté, en général : un tiers des patients est en rémission complète des symptômes, un tiers présente une rémission partielle et un tiers ne répond pas du tout.
Les traitements antidépresseurs sont efficaces dans 70 % des cas, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il existe plusieurs classes thérapeutiques d’antidépresseurs, dont ceux ciblant les neurones à sérotonine, plus précisément les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Une récente étude, publiée dans la revue Neuropsychopharmacology, s’est justement penchée sur les différents effets secondaires de ces antidépresseurs ISRS.
Une diminution des émotions négatives et positives
Pour cela, ils ont mené des expériences sur 66 participants sains. Parmi eux, 32 ont reçu de l’escitalopram - un antidépresseur de la classe des ISRS - et les 34 autres ont reçu un placebo. Tous ont dû répondre à un questionnaire d’auto-évaluation après 21 jours minimum de prise du médicament et ils ont aussi dû faire des tests cognitifs pour évaluer l’apprentissage, l’inhibition, la mémoire ou encore la prise de décision.
Le premier effet secondaire constaté était la diminution de la sensibilité aux émotions positives. "[Les antidépresseurs] enlèvent une partie de la douleur émotionnelle que ressentent les personnes qui souffrent d’une dépression, mais malheureusement, il semble qu’ils enlèvent également une partie du plaisir”, explique le Pr Barbara Sahakian, auteure principale de l’étude. Dans le détail, 60 % des participants seraient devenus moins sensibles aux réactions positives et négatives après avoir suivi ce traitement ISRS.
Antidépresseurs : des effets secondaires sur l’apprentissage et la sexualité
Autre effet secondaire : une moins bonne capacité d’apprentissage a été observée sur les participants qui prenaient un traitement. Plus précisément, il s’agissait de la capacité à retenir et donc à apprendre des réflexions que nous font les autres.
Pour mesurer cela, les scientifiques ont donné le choix aux participants entre l’option A et B. La première permettait d’avoir une récompense quatre fois sur cinq, alors qu’il n’y avait qu’une chance sur cinq avec l’option B. Ainsi, au bout de plusieurs tours, les participants retenaient normalement la règle. Mais, ceux sous ISRS ont été beaucoup plus lents à retenir et n’utilisaient pas les indications faites pour les aider.
D’autre part, les chercheurs ont aussi observé, dans les réponses des participants, que ceux sous ISRS avaient plus de difficultés lors de leurs relations sexuelles. Ils ont déclaré avoir plus de mal à atteindre l’orgasme. Néanmoins, les chercheurs rappellent que cette étude ne doit pas être un argument pour que les patients qui en ont besoin arrêtent leur traitement. "Il ne fait aucun doute que les antidépresseurs sont bénéfiques", conclut le Pr Barbara Sahakian.