- La sclérose en plaques (SEP) touche aujourd'hui 120.000 personnes en France, dont 700 enfants. 3.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, selon les chiffres du ministère de la Santé.
- Elle est souvent diagnostiquée entre 25 et 35 ans. Elle touche davantage les femmes (3/4 de patientes femmes pour 1/4 d’hommes).
- Aucun traitement ne guérit la sclérose en plaques mais certains existent pour améliorer le quotidien des malades.
Dormir huit heures est essentiel au maintien d’une santé optimale. Cependant, pour diverses raisons, le manque de sommeil chez les adolescents est un phénomène qui s’amplifie. Or, ne pas dormir suffisamment à l'adolescence peut augmenter les risques de développer des problèmes de santé plus tard, notamment la sclérose en plaques, comme le révèle une nouvelle étude publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry.
Le manque de sommeil chez les adolescents s'est aggravé ces dernières années
La sclérose en plaques, ou SEP, est une maladie auto-immune chronique qui touche le système nerveux central dans laquelle le système immunitaire ronge l'enveloppe protectrice des nerfs, elle concerne souvent les jeunes adultes. Les troubles sont liés à des foyers inflammatoires apparaissant par poussées à différents endroits de la substance blanche dans le cerveau et la moelle épinière. La sclérose en plaques se manifeste notamment par une fatigue extrême, des paralysies ou faiblesses musculaires, des troubles cognitifs, de l’équilibre, de la coordination, de la sensibilité et de la vision.
"Un sommeil insuffisant et une mauvaise qualité de sommeil pendant l'adolescence semblent augmenter le risque de développer ultérieurement la SEP. Un sommeil réparateur suffisant, nécessaire à un fonctionnement immunitaire adéquat, pourrait donc être un autre facteur préventif contre la SEP", indique l'équipe de chercheurs suédois à l’origine de l’étude, dans un communiqué de presse. Malheureusement, ces dernières années le temps d'écran et les réseaux sociaux ont aggravé le manque et la qualité de sommeil chez les adolescents, comme les scientifiques le soulignent : “Des associations ont également été démontrées entre l'utilisation des réseaux sociaux et les habitudes de sommeil. La disponibilité de la technologie et de l'accès à Internet à tout moment contribue au manque de sommeil chez les adolescents et représente un problème de santé publique important”.
Dormir moins de 7 heures augmente le risque de développer la SEP
Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé les informations de l'enquête épidémiologique sur la sclérose en plaques (EIMS), qui comprenait des résidents suédois âgés de 16 à 70 ans. Ils y ont inclus 2.075 patients atteints de SEP recrutés dans des hôpitaux et des cliniques de neurologie privées et 3.164 personnes sans condition.
L'équipe a porté une attention particulière aux habitudes de sommeil entre 15 et 19 ans : les participants ont été interrogés sur la durée du sommeil, les jours de travail ou d'école, ainsi que les week-ends ou les jours libres à différents âges. Les chercheurs ont ensuite classé la durée du sommeil comme courte (moins de 7 heures par nuit), adéquate (7 à 9 heures/nuit) et longue (10 heures ou plus) puis calculé les changements de rythme de sommeil entre les jours et les ont classés comme moins d'une heure de décalage entre les nuits, une à trois heures et plus de trois heures. Les participants devaient également évaluer la qualité de leur sommeil à différents âges à l'aide d'une échelle de notes allant jusqu’à cinq, qui signifie "très bon".
Selon leurs résultats, dormir moins de 7 heures et avoir un sommeil de moins bonne qualité pendant l'adolescence augmente le risque de diagnostic de SEP. Par rapport à un sommeil suffisant, un sommeil court est associé à un risque 40 % plus élevé de développer la SEP. Et ceci après avoir pris en compte les facteurs de confusion qui pourraient influencer les résultats comme l'IMC et le tabagisme. Cependant, les longues durées de sommeil (10 heures ou plus), les jours de travail ou d'école et les week-ends n'ont pas montré le même risque accru. L'équipe souligne qu'une limitation clé de leurs conclusions est qu'un mauvais sommeil pourrait être le résultat de dommages neurologiques plutôt que l'inverse. Quoi qu'il en soit, un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité est reconnu comme inflammatoire et nocif pour le système immunitaire.