- Malgré l'augmentation des taux d'alphabétisation au cours des 50 dernières années, il y a encore environ 773 millions d'adultes dans le monde qui ne savent ni lire ni écrire.
- 2,5 millions de personnes en France métropolitaine ne savent pas lire. La moitié a plus de 45 ans.
- 51 % des personnes en situation d'illettrisme ont une activité professionnelle.
La lecture reste pour certains un savoir inaccessible. 14 % de la population mondiale ne sait pas ou a des difficultés à lire. Et ce n’est pas uniquement pénalisant au quotidien... Une nouvelle étude de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni), révèle que ces individus sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale, comme la dépression et l'anxiété.
Une forte association entre alphabétisation et santé mentale
Afin de connaître l’impact de l'alphabétisation sur la santé, l'équipe a examiné 19 études, réalisées à travers le monde, qui mesuraient à la fois l’état psychique des participants et leurs capacités de lecture ou d’écriture. Ces travaux ont eu lieu dans neuf pays différents : États-Unis, Chine, Népal, Thaïlande, Iran, Inde, Ghana, Pakistan et Brésil. Près de deux millions de participants ont ainsi été suivis.
La Dr Lucy Hunn, impliquée dans la recherche, a précisé : "nous avons utilisé des informations liées à la santé mentale et à l'alphabétisation pour évaluer la relation mondiale rapportée entre ces deux facteurs. Ce que nous avons trouvé est une association significative entre l'alphabétisation et les résultats en matière de santé mentale dans plusieurs pays".
Les individus analphabètes ou ayant des difficultés à lire étaient plus susceptibles de présenter des troubles mentaux comme l'anxiété et la dépression. "Nous ne pouvons pas dire avec certitude qu'un faible niveau d'alphabétisation entraîne une mauvaise santé mentale, mais il existe une forte association", a précisé l’experte.
Les femmes sont touchées de manière disproportionnée
La Dr Lucy Hunn a ensuite reconnu qu'il "peut y avoir plusieurs facteurs ayant un impact sur la santé mentale qui ont également un impact sur l'alphabétisation, comme la pauvreté ou le fait de vivre dans une région où il y a eu des conflits". Toutefois, les données recueillies montrent que "même dans ces endroits, la santé mentale est toujours pire pour ceux qui n'ont pas de compétences en littératie (capacité à lire, à comprendre et à utiliser l'information écrite dans la vie quotidienne, NDLR)".
Pour les chercheurs, leurs travaux, publiés dans le journal scientifique Mental Health and Social Inclusion, soulignent "l'importance pour les services de santé mentale d'être conscients et de soutenir l'alphabétisation". Ils notent aussi que les femmes, qui représentent les deux tiers des analphabètes dans le monde, sont les plus touchées par le phénomène qu’ils ont mis en lumière.