Tremblements des mains, raideur musculaire, problèmes d'équilibre… Les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson sont les plus connus. Pourtant, ils ne sont pas forcément les premiers à apparaître. Des changements dans la façon de parler surviennent avant.
C’est pourquoi des chercheurs de l’Université de technologie de Kaunas (KTU) et de l'Université lituanienne des sciences de la santé (LSMU) ont voulu développer une intelligence artificielle capable de détecter la pathologie neurodégénérative en s'appuyant sur une analyse de la voix.
Parkinson : une intelligence artificielle qui écoute les malades
Les patients, qui sont à un stade précoce de maladie de Parkinson, peuvent se mettre à parler d'une manière plus calme, plus monotone, moins expressive ou plus fragmentée. Puis au fur et à mesure que la maladie progresse, l'enrouement, le bégaiement ou encore la prononciation difficile des mots sont susceptibles d'apparaître. Toutefois, ces changements sont parfois difficiles à remarquer à l'oreille.
Le professeur Virgilijus Ulozas, a eu l’idée d'utiliser une intelligence artificielle (IA) pour analyser et évaluer les signaux vocaux des patients. Le système a été entraîné à découvrir des anomalies dans la voix d'individus affectés par la pathologie. L'algorithme est parvenu à faire la distinction entre des enregistrements oraux de malades et ceux de volontaires en bonne santé. Les résultats sont "satisfaisants d'un point de vue médical, confirmant la possibilité de généraliser le modèle proposé", indiquent les auteurs dans leur article paru dans Applied Sciences.
Une possible application pour analyser la voix
Pour les chercheurs, leur intelligence artificielle offre une approche simple et peu coûteuse à l'évaluation et au dépistage de la maladie de Parkinson. Ils soulignent également que "l'algorithme ne nécessite pas de matériel puissant et pourrait être transféré sur une application mobile à l'avenir".
"Nous ne créons pas un substitut à un examen de routine du patient - notre méthode est conçue pour faciliter le diagnostic précoce de la maladie et pour suivre l'efficacité du traitement", précise le Pr Rytis Maskeliūnas de l’Université de technologie de Kaunas (KTU).
"Nos résultats, qui ont déjà été publiés, ont un potentiel scientifique très élevé. Bien sûr, il reste encore un long et difficile chemin à parcourir avant de pouvoir les appliquer dans la pratique clinique quotidienne", ajoute-t-il. Le projet devra, par exemple, être étendu à d’autres langues. En effet, les tests ont uniquement été réalisés avec le lituanien et l’italien.