- L’AVC se caractérise par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau.
- L’âge moyen d’un AVC est de 74 ans. Néanmoins, 25 % des patients ont moins de 65 ans et 10 % moins de 45 ans.
Becca Barlow, 31 ans, avait pris l’habitude de consulter un chiropracteur en raison de douleurs au cou. Mais sa dernière séance a été loin de lui apporter le soulagement souhaité. Presque immédiatement après l’ajustement de sa nuque, elle a ressenti les premiers symptômes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Chiropraxie : un AVC quasi immédiatement après la manipulation
La trentenaire a confié à la revue américaine Louisville Courier Journal qu’elle est tombée de la table de son chiropracteur juste après la manipulation de son cou. Elle a également vomi. Infirmière, elle a rapidement compris l’origine de ses symptômes : un AVC.
Elle ressentait des vertiges, des étourdissements, des engourdissements et des nausées, d’autres signaux d’un blocage du flux sanguin vers le cerveau.
L’Américaine a alors demandé au personnel du cabinet de chiropraxie d’appeler les secours. Elle a perdu connaissance et a été entubée dans l'ambulance, qui l'a emmenée à l'hôpital Norton Brownsboro (Kentucky).
Prise en charge par les médecins, elle a subi une intervention chirurgicale d'urgence pour réparer trois artères déchirées dans son cou. Après s’être remise de l’AVC, elle a entamé des poursuites contre le chiropracteur qu’elle estime responsable de son accident vasculaire cérébral.
L'avocat du praticien a affirmé que lorsqu'un patient subit un AVC immédiatement après un ajustement, cela était probablement dû à des blessures préexistantes ou à des facteurs de risque. Cependant, le jury s'est rangé du côté de la trentenaire. Elle a obtenu 1.130.800 de dollars de compensation dont une partie est dédiée au remboursement des frais médicaux.
Chiropraxie : les manipulations du cou peuvent être risquées
Plusieurs études contrôlées ont mis en lumière une association entre la manipulation cervicale et les dissections artérielles cervicales, conduisant à un risque accru d’AVC chez les jeunes patients.
Face à ces éléments, l’American Heart Association (AHA) a indiqué dans une déclaration rendue en 2014 et mise à jour en 2022 que si la probabilité globale d'un accident vasculaire cérébral est faible, les patients qui subissent une manipulation du cou doivent être informés des risques.
Guillaume Giordano Orsini, médecin au CHU de Reims et co-auteur d'un article sur le sujet paru dans The Journal of Critical Care Medicine en 2019, a expliqué de son côté à BFM TV : "Il suffit d'une mauvaise manipulation ou d'une malformation pour que les parois de l'artère se décollent. Cela cause un hématome, puis un AVC." Toutefois, il a reconnu que ces types de complications sont rares : "Ce qu'on a le plus fréquemment, ce sont des majorations des douleurs ou des épisodes de récidive. Des manipulations à répétition peuvent créer des fragilités au niveau des ligaments, notamment dans le cas de torticolis ou de lumbago."