15 à 20 %. C’est la proportion de personnes touchées par l’insomnie en France, selon l’Inserm. Bien qu’il s’agisse d’une des pathologies les plus courantes rencontrée en médecine de ville, ce trouble du sommeil est encore mal compris. Pour mieux comprendre les effets de l’insomnie chronique sur le quotidien des patients, l’Ipsos a mené une étude pour le laboratoire Idorsia. Cette dernière a été réalisée, entre le 4 et le 17 août 2022, auprès de 150 adultes, âgés de 35 à 65 ans, atteints d’insomnie modérée à sévère.
Pour 41 % des répondants, l’insomnie impacte leur travail
L’enquête signale que les conséquences sur le quotidien des patients sont souvent sous-estimées. Selon les résultats, la principale répercussion rapportée par 71 % des participants est le manque d’énergie pendant la journée. Ensuite, on retrouve la diminution de la performance au travail. "41 % des patients en situation d’emploi ont déclaré que leur insomnie les avait empêchés d’effectuer leur travail au maximum de leurs capacités", peut-on lire dans le sondage. Ce trouble du sommeil a aussi un impact sur les relations amoureuses, amicales ou familiales. Près de la moitié des répondants ayant des enfants révèlent une incidence de leur insomnie sur leur rôle de parent.
Insomnie : 74 % des participants ressentent de la frustration
D’après l’étude, le rêve des patients est de faire une nuit complète, sans réveil nocturne, et se sentir en forme au réveil. Problème : la moitié des personnes interrogées ont le sentiment qu’il n’existe aucun traitement psychologique ou médical pour cette maladie. Ainsi, près de trois patients sur quatre sont frustrés par cette situation. La plupart des participants ont tenté de remédier à leur insomnie par leurs propres moyens au cours des six derniers mois, en réduisant leur consommation de caféine ou encore en faisant plus d’activité physique.
L’insomnie chronique, une "vraie maladie" pas assez reconnue
L’Ipsos indique que 71 % des répondants aimeraient que l’on soit plus informé sur cette maladie. 47 % des adultes sondés avouent se sentir gênés quant à leur insomnie et 38 % ont peur que leur entourage ne comprenne pas que c’est une "vraie maladie". "L’insomnie chronique est une maladie à part entière, il est inquiétant de voir qu’elle n’est pas encore reconnue comme telle par les patients eux-mêmes et leurs proches. Il est nécessaire de soulager tous ces patients qui restent en errance thérapeutique pendant parfois des années. Pour cela, il faut intensifier les efforts de sensibilisation sur ce qui est un véritable enjeu de santé publique et pour lequel les patients n’ont pas à avoir honte", a déclaré Dr Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil et présidente du Réseau Morphée.