Les chiffres de la Covid-19 en France sont rassurants ces dernières semaines : seulement 4.500 cas positifs recensés par jours en ce début de mois de février, contre plus de 20.000 en décembre, avec un taux de positivité des tests légèrement au-dessus des 6 % et un taux d’incidence de 46,5 %, soit en dessous du seuil d’alerte. C’est pourquoi la Direction générale de la Santé a décidé le 1er février d’assouplir les mesures liées à l’épidémie en revenant notamment sur l’isolation systématique pour les personnes testées positives à la Covid-19. Cela signe-t-il la fin du danger ?
Une vaccination chaque année pour les populations les plus fragiles
Pas vraiment, du moins pas pour tout le monde, selon Stéphane Paul, interrogé par Le Parisien. Alors que la Haute autorité de Santé (HAS) travaille sur des préconisations pour certaines classes de population qui devraient être annoncées à la fin du mois, l’immunologue au CHU de Saint-Étienne pense “qu’on ira sur une vaccination annuelle pour les populations à risques”, avec une dose de rappel chaque année, à l’instar de la vaccination contre la grippe.
Les plus de 60 ans seraient concernés, ainsi que les jeunes adultes avec comorbidités. D’après le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, des études sont en cours afin de parvenir à “un juste milieu” pour “ne pas vacciner tous les trois ou six mois”. En effet, cela pourrait conduire à une “fatigue vaccinale” avec des piqûres qui ne servent que trop peu de temps, poursuit-il.
Covid-19 : plus il y a de vaccins différents, mieux c'est
Les recommandations dispensées au Royaume-Uni pourraient notamment servir d’inspiration aux autorités sanitaires françaises. Là-bas, une dose annuelle est conseillée, ou deux pour les personnes immunodéprimées. Pour le vaccin à utiliser, il y a l'embarras du choix aujourd’hui, avec Pfizer-BioNTech, Moderna, Novavax ou encore le Français Sanofi, un nouveau vaccin qui se sert de la protéine (recombinante) Spike du virus comme antigène pour faciliter son identification par l’organisme. Actuellement, depuis cet automne, seuls ses sérums “bivalents” (qui ciblent à 50 % l’originel, et à 50 % le variant Omicron) à ARN messager sont autorisés.
Avoir du choix est une bonne chose pour Stéphane Paul, car cela permettrait d’utiliser des “vaccins différents” au fil des ans. Car si l’on utilise toujours le même vaccin, le système immunitaire serait “moins stimulé injection après injection” d’après certaines études. Une autre possibilité serait de combiner les vaccins de la grippe et du Covid-19. Le Parisien rappelle que plusieurs laboratoires, dont Pfizer-BioNTech et Moderna, ont déjà commencé des tests. Une solution prônée par médecins et immunologues afin d’inciter les Français à être plus nombreux à faire leur dose de rappel.