- 20 % des adultes sont considérés comme des procrastinateurs chroniques d’après Joseph Ferrari, professeur de psychologie à l'université DePaul de Chicago, qui étudie le sujet depuis les années 1980.
- La thérapie cognitivo-comportementale, centrée sur la connaissance de soi et le comportement, peut aider le procrastinateur chronique à s'attaquer aux racines du problème.
L’impact de la procrastination sur la santé n’est pas anodin. Une étude récente a en effet démontré que les adeptes de la procrastination, c’est-à-dire les personnes qui reportent les tâches au lendemain, étaient plus à risque de déprimer, de mal dormir et d’être anxieux.
Heureusement, il existe des moyens de lutter contre la procrastination, d’après Raphaël Le Bouc, neurologue à l'Institut du cerveau de Paris.
Une fausse croyance serait à l'origine de la procrastination
D'après son étude publiée en 2022 dans la revue Nature Communications, l'origine de la procrastination pourrait résider dans un biais cognitif, un schéma de pensée faussement logique, qui amène les procrastinateurs à croire que l'exécution des tâches sera plus facile à l'avenir.
Grâce à l'étude de l'activité cérébrale de 27 personnes, l'équipe de chercheurs a en effet découvert que les cerveaux enclins à la procrastination étaient particulièrement sensibles à cette idée : "Lorsqu'ils imaginent faire un effort dans un mois, pour eux, le coût de l'effort diminue beaucoup", a déclaré le neurologue.
Pour faire face à ce raisonnement trompeur, il conseille deux choses.
Comment faire face à la procrastination ?
D'abord, de se souvenir de la tâche : "Si vous oubliez qu'à un moment donné, vous devez prendre une décision, il est évident que vous ne l'exécuterez jamais". Lister les tâches à réaliser peut être un bon moyen de s’en souvenir.
Ensuite, le fait d’imaginer votre futur moi - celui qui sera aux prises avec des factures impayées, des échéances imminentes et de la vaisselle non lavée - est également un bon moyen de se rappeler que la procrastination ne rend pas la tâche plus facile, indique l’expert. Cette pratique, connue sous le nom de pensée future épisodique, a été utilisée comme moyen de contrer la dépendance ou les envies de grignoter. "Essayer de rendre ces efforts dans le futur plus vivants, plus réalistes, pourrait augmenter le signal d'attention dans votre cerveau et vous aider à réaliser qu'en fait, la difficulté sera exactement la même que maintenant", a déclaré Raphaël Le Bouc.