- Un accident vasculaire cérébral (AVC) se caractérise par une perte brutale d’une fonction du cerveau.
- Il existe des AVC ischémiques et des AVC hémorragiques.
Les œstrogènes sont des hormones féminines qui assurent le bon déroulement du cycle menstruel chez la femme et qui agissent sur le système uro-génital, la glande mammaire, la peau, le système cardiovasculaire ou encore le cerveau. D’après une récente étude, une exposition élevée aux œstrogènes pourrait protéger des risques d’accident vasculaire cérébral ischémique, un arrêt brutal de la circulation sanguine au sein du cerveau, et d’un accident vasculaire cérébral hémorragique, un saignement à l’intérieur du cerveau. Ces travaux ont été publiés dans la revue Neurology.
Une durée de vie reproductive longue protégerait des risques d’AVC
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 122.939 femmes ménopausées vivant en Chine. Au début de l’étude, aucune des participantes n’avaient souffert d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Dans un premier temps, les volontaires ont répondu à des questionnaires sur des facteurs personnels (âge, profession, sexe) ainsi que sur leur mode de vie (tabagisme, consommation d’alcool, activité physique, antécédents médicaux). Elles ont également été interrogées sur leur santé reproductive comme leur âge au début des premières règles et à la ménopause, leur nombre de grossesses et de fausses-couches et leur utilisation ou non de contraceptifs oraux.
Les participantes ont été suivies pendant neuf ans. Selon les données de l’Assurance maladie et des registres maladies chinois, 15.139 femmes ont vécu un AVC. Près de 12.853 ont eu un AVC ischémique, 2.580 un AVC hémorragique et 269 une hémorragie sous arachnoïdienne, un saignement entre le cerveau et la membrane qui le recouvre.
Un risque plus faible d’ACV ischémique et hémorragique grâce aux œstrogènes
Lors de l’étude, les volontaires ont été divisées en quatre groupes en fonction de leur durée de vie reproductive, autrement dit le nombre d’années entre les premières règles et la ménopause. Pour le groupe ayant la durée de vie reproductive la plus courte, les femmes avaient jusqu’à 31 ans de vie reproductive tandis que les participantes du groupe ayant la durée de vie reproductive la plus longue avaient 36 années reproductives.
D’après les résultats, les femmes ayant la durée de vie reproductive la plus longue avaient un risque d'AVC ischémique inférieur de 5 % par rapport aux femmes ayant la durée de vie reproductive la plus courte. Pour l'accident vasculaire cérébral hémorragique, ce risque est inférieur de 13 %.
"Notre étude suggère que des niveaux d'œstrogènes plus élevés dus à un certain nombre de facteurs reproductifs, notamment une durée de vie reproductive plus longue et l'utilisation d'une hormonothérapie ou de contraceptifs, sont liés à un risque plus faible d'accident vasculaire cérébral ischémique et d'hémorragie intracérébrale (…) Ces résultats pourraient contribuer à de nouvelles idées pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux, comme envisager des dépistages pour les personnes qui ont une courte exposition aux œstrogènes au cours de leur vie", a indiqué Peige Song, auteur de l’étude et chercheur à la faculté de médecine de l'université de Zhejiang à Hangzhou (Chine).