- Environ 15.000 nouveaux cas de cancer ORL sont diagnostiqués chaque année.
- Différents facteurs de risque peuvent favoriser la survenue d’un cancer ORL. C’est notamment le cas de la consommation de tabac et d’alcool.
Un cancer de la sphère oto-rhino-laryngée (ORL) se développe dans l’un des organes formant les voies aérodigestives supérieures (VADS). Cette maladie peut donc atteindre différentes zones comme la bouche, le nasopharynx, l’oropharynx, l’hypopharynx et le larynx.
Un vaccin pour réduire les risques de rechute des cancers ORL
En janvier 2021, un patient français touché par un cancer ORL avait pu bénéficier d’un vaccin individualisé TG4050 lors d’un premier essai clinique mené par l’Institut universitaire de Toulouse (IUCT-Oncopole) et Transgene, une société Biotech installée en Alsace, qui a développé le sérum. Cette recherche a pour objectif de prévenir des risques de rechute qui concerne la moitié des patients atteints par un cancer ORL.
Deux ans plus tard, près de 21 patients en France, dont 15 à Toulouse et 6 à l’Institut Curie à Paris, ont été inclus dans l’étude. Pour l’heure, une dizaine de volontaires ont été vaccinés en France lors de la première phase de la recherche. "On approche de la fin de cet essai clinique, qui nous motive à ne pas nous arrêter là (…) On va passer à la phase deux cette année, qui est plus ambitieuse et doit démontrer de manière encore plus forte le bénéfice apporté par notre traitement", a indiqué Hedi Ben Brahin, Directeur général de Transgene, au média Actu Toulouse.
Vaccin thérapeutique contre le cancer : "un médicament unique à chaque patient"
Ce vaccin thérapeutique a pour objectif de traiter le patient, et non de prévenir une maladie comme le font les vaccins classiques. L’entreprise Transgene a recours au séquençage ADN et à l’intelligence artificielle pour produire des doses individualisées en trois à quatre mois. "On va entraîner le système immunitaire, lui apprendre comment et où attaquer le cancer de chaque patient en fonction de ses caractéristiques. Un tel produit est à la pointe de la médecine personnalisée. On va faire un médicament unique à chaque patient. C'est un gros effort de recherche, mais aussi de production", a expliqué Hedi Ben Brahin.
À l’avenir, l’essai clinique pourrait être étendu à d’autres types de cancer, mais il se focalise, pour l’instant, uniquement aux cancers ORL et de l’ovaire qui répondent moins bien à l’immunothérapie. "Le vaccin est basé sur la présence de mutations que l’on retrouve dans la plupart des cancers, derrière il y a un potentiel d’application à beaucoup d’autres types de tumeurs (…) Mais quand on veut avoir des résultats cliniques, il faut une étude contrôlée et il faut bien commencer quelque part", a précisé la Professeur Maha Ayyoub, immunologiste à l’IUCT.
Les premiers résultats de cet essai clinique sont très encourageants, selon les chercheurs. Aucun patient vacciné n’a rechuté, mais un essai plus large doit être réalisé pour confirmer ces premières conclusions. "On est très content de ce résultat, mais on ne peut pas crier victoire aujourd’hui. Il faut encore un peu de temps avant que ce vaccin soit un médicament conventionnel et accessible à tous", a noté le Professeur Jean-Pierre Delord, oncologue et directeur général de IUCT-Oncopole.