- Selon le Baromètre santé 2014, 71,1 % des interrogés déclarent se brosser les dents deux fois par jour, 25,1 % une seule fois par jour et 3,8 % moins souvent.
- 15,5 % des participants ont déjà dû renoncer à des soins dentaires pour raisons financières.
Trois minutes, c’est la durée recommandée pour un bon brossage de dents. Dans l’idéal, il faudrait le faire trois fois par jour, après chaque repas. Cette routine permet d’éliminer les bactéries et de protéger ses dents mais aussi son cerveau ! En effet, selon une prépublication qui sera présentée lors du congrès International Stroke Conference 2023, qui aura lieu du 8 au 10 février prochain, la santé bucco-dentaire a un impact sur celle de nos neurones.
L’hygiène bucco-dentaire, un facteur de risque facilement modifiable
"Si une mauvaise santé bucco-dentaire affecte la santé du cerveau, c'est-à-dire l'état fonctionnel du cerveau d'une personne, nous sommes désormais en mesure de mieux le comprendre en utilisant des outils de neuro-imagerie comme l'imagerie par résonance magnétique (IRM), explique Cyprien Rivier, l’un des auteurs. L'étude de la santé bucco-dentaire est particulièrement importante car une mauvaise santé bucco-dentaire est fréquente mais constitue un facteur de risque facilement modifiable : tout le monde peut l’améliorer sans que cela ne prenne trop temps et d'investissement financier."
Lors de leur recherche, les scientifiques ont étudié les données de 40.000 adultes avec une moyenne d’âge de 57 ans, sans antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC), mais avec des prédispositions génétiques à avoir certains problèmes dentaires comme des caries, des dents qui vont tomber et donc, pour certains, des prothèses dentaires.
Les dents ont bien un impact sur le cerveau
Résultats : dans les IRM des participants, il y avait des marqueurs de mauvaise santé cérébrale à l’instar de la modification de la substance blanche, présente en hyperintensité, qui peut être un signe de l’altération de la mémoire, de l'équilibre et de la mobilité. Les chercheurs estiment donc que les personnes génétiquement prédisposées aux caries, à la perte de dents - remplacées ou non par des prothèses dentaires - avaient un risque plus élevé de développer certaines maladies cérébrales liées au déclin cognitif.
Les scientifiques notent que deux facteurs peuvent favoriser ce déclin cognitif : l’augmentation de 24 % de l’hyperintensité de la substance blanche dans le cerveau et une moins bonne architecture fine du cerveau, notamment liée à des dommages microstructuraux, chez les participants comparativement à la moyenne de leur âge.
"Une mauvaise santé bucco-dentaire [a des conséquences néfastes sur] la santé du cerveau, nous devons donc faire très attention à notre hygiène bucco-dentaire car elle a des répercussions bien au-delà de la bouche, développe Cyprien Rivier. Néanmoins, cette étude est préliminaire et il faudra davantage de preuves - idéalement par des essais cliniques - pour confirmer que, dans la population, l'amélioration de la santé bucco-dentaire aura un impact positif sur la santé cérébrale."
Les auteurs rappellent néanmoins que les prédispositions génétiques à une mauvaise santé bucco-dentaire ont un impact bien plus faible que certains autres facteurs de risque tel que le tabagisme.