"Un trouble mental se caractérise par une altération majeure, sur le plan clinique, de l’état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement d’un individu. Il s’accompagne généralement d’un sentiment de détresse ou de déficiences fonctionnelles dans des domaines importants", indique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Récemment, des chercheurs de l’université d’Helsinki (Finlande) ont révélé que les adultes issus de milieux défavorisés étaient plus susceptibles de développer un trouble mental plus tard la vie que ceux issus de milieux aisés.
Plus de 1,2 million de Finlandais ont été suivis
Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Journal of Epidemiology & Community Health. Leur objectif ? Trouver un lien entre le statut socio-économique et le risque de souffrir des troubles mentaux les plus courants, comme la toxicomanie, la schizophrénie, les troubles de l'humeur et l’anxiété. Pour les besoins des travaux, les scientifiques finlandais ont analysé les données de 1.268.768 personnes nées entre 1966 et 1986 et vivant en Finlande lorsqu'elles ont eu 30 ans. "Le niveau d'éducation, le statut professionnel et le revenu total personnel ont été pris en compte", a spécifié l’équipe.
Trouble mental : les chômeurs avaient 2 fois plus de risques d’en souffrir
Selon les résultats, un peu plus d'un quart, soit 26,1 %, des participants ont reçu un diagnostic de trouble mental plus tard dans leur vie. Les auteurs ont découvert qu'un statut socio-économique faible à l'âge de 30 ans était systématiquement associé à un risque plus élevé de développer un trouble mental, même après avoir pris en compte les caractéristiques familiales communes et des antécédents de troubles mentaux. "Les analyses spécifiques au diagnostic ont montré que les associations étaient considérablement plus fortes pour la toxicomanie ou les troubles du spectre de la schizophrénie", peut-on lire dans les travaux.
D’après les chercheurs, à l’âge de 52 ans, 58 % des personnes ayant un faible niveau d'éducation à l'âge de 30 ans ont été diagnostiquées avec un trouble mental, contre 45 % et 36 % des participants qui avaient terminé leurs études secondaires ou supérieures. Par rapport aux volontaires ayant un emploi, le fait de ne pas faire partie de la population active ou d’être au chômage était associé à un risque multiplié par deux d'un futur diagnostic de trouble mental.
"Des décisions favorisant la mobilité sociale ou allouant davantage de mesures préventives pour les personnes ayant un statut position socio-économique pourraient atténuer la charge des troubles mentaux dans la société", ont conclu les auteurs dans un communiqué.