Au cours des dernières années, plusieurs études ont montré que l’exposition aux polluants atmosphériques des grandes villes est liée à un risque accru de maladies cardio-respiratoires, de visites à l'hôpital et de décès. Toutefois, ces travaux se concentraient principalement sur les adultes.
Une recherche du King’s College London révèle que le cœur des adolescents est aussi mis en difficulté par les particules fines et le dioxyde d'azote présents dans l'air des zones urbaines.
Pollution de l’air et pression artérielle : les filles sont plus touchées
Les chercheurs britanniques ont analysé les données recueillies lors d’une étude sur le bien-être social et la santé des adolescents habitant Londres, baptisée DASH. Ils ont examiné les liens entre la pression artérielle et l'exposition à la pollution au dioxyde d'azote et aux particules fines (PM2,5) de 3.284 jeunes.
Ils ont découvert qu'une exposition importante au dioxyde d'azote était associée à une pression artérielle systolique plus faible tandis qu’une augmentation des taux de PM2,5 entraînait une pression artérielle systolique plus élevée. "Ces associations étaient plus fortes chez les filles que chez les garçons", notent les auteurs de l’article paru dans la revue PLOS ONE le 8 février 2023.
Dans le détail, une hausse de 1 µg/m3 du dioxyde d'azote était liée à une diminution de la tension artérielle systolique de 0,30 mmHg chez les adolescentes et de 0,19 mmHg chez les garçons.
De plus, une progression de 1 µg/m3 des PM2,5 était associée à une augmentation de la pression artérielle systolique de 1,34 mmHg chez les filles et de 0,57 mmHg pour les lycéens.
En revanche, les travaux n’ont relevé aucune relation entre le dioxyde d'azote ou les particules fines et la tension artérielle diastolique.
De nouvelles études pour évaluer les répercussions sur le développement
Les chercheurs ont constaté que les associations entre les polluants atmosphériques et la pression artérielle étaient constantes, indépendamment de l'origine ethnique, de la taille ou du statut socio-économique. Par ailleurs, ils ont remarqué que 80 % des adolescents suivis appartenaient à des groupes ethniques minoritaires vivant dans des zones exposées à des niveaux plus élevés de polluants que leurs pairs.
Ils souhaitent ainsi effectuer d'autres études pour "aider à confirmer et à clarifier ces résultats, en particulier chez les jeunes de différents milieux socio-économiques". La professeure Seeromanie Harding du King's College de Londres et auteure de l’étude, ajoute dans son communiqué qu’il est "urgent de réaliser plus d'études de ce type pour acquérir une compréhension approfondie des menaces et des opportunités pour le développement des jeunes".