- Une prescription orthoptique a la même valeur qu’une ordonnance médicale et bénéficie du même taux de remboursement.
- Cette nouvelle disposition répond au problème d'accès aux soins visuels que rencontrent près de six millions de patients en France et en Outremer.
Cette prérogative était inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale d’avril 2022, elle est désormais en place. Depuis le 1er février dernier, les orthoptistes peuvent prescrire les lunettes et les lentilles en direct aux 16-42 ans, à condition, entre autres, qu’ils n’aient pas de pathologie en lien avec la vue (glaucome, antécédents de chirurgie réfractive, sclérose en plaques, diabète, etc.).
Prescription de lunettes : l'ophtalmologue n'est plus un passage obligé
Jusqu’à maintenant, pour se faire prescrire des lunettes de vue et des lentilles de contact, il fallait passer par l'ophtalmologue, les orthoptistes pouvant seulement renouveler certaines corrections visuelles. Les orthoptistes sont les spécialistes du dépistage, de la rééducation et de la réadaptation oculaires. Ils interviennent notamment à la demande d'un ophtalmologiste pour mesurer le champ visuel ou déceler des strabismes.
Cette extension des prérogatives des orthoptistes n’est cependant pas sans limite. En effet, le patient doit être âgé de 16 à 42 ans et s’il porte déjà des lunettes, il ne peut consulter un orthoptiste que si son dernier bilan visuel réalisé par un médecin ophtalmologiste date de moins de cinq ans, ou trois ans en cas de port de lentilles.
En outre, les enfants de moins de 16 ans ne bénéficient pas pour l'instant de l'accès direct à l’orthoptiste. Cette interdiction sera levée à compter du 7 juin 2023.
D'autres professionnels de santé voient leur prérogatives s'étendre
Pour les ophtalmologues, cette nouveauté représente une "dégradation de la qualité des soins" avec l’accès direct à ces professionnels paramédicaux. Cette avancée s’inscrit pourtant dans une volonté de tous les gouvernements de désengorger les cabinets des ophtalmologues et de réduire l’attente des patients pour avoir une consultation.
Au-delà de la santé visuelle, le gouvernement actuel veut également faciliter l’accès aux soins en permettant aux patients de prendre directement rendez-vous avec les infirmiers, les kinés ou les orthophonistes, sans passer par un médecin généraliste. Le texte de la députée Stéphanie Rist a déjà été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale et doit passer demain, le 14 février, par le Sénat.